PARIS (AFP) - La France et l'Europe sont passées à l'heure d'été dans la nuit de samedi à dimanche.
Depuis 1998, le passage à l'heure d'été et le retour à l'heure d'hiver sont harmonisés au sein de l'Union européenne et de ses désormais 27 Etats membres, respectivement le dernier dimanche de mars à 2h00 du matin et le dernier dimanche d'octobre à 3h00 du matin, rappelle le ministère de l'Economie.
La Commission européenne a même arrêté en 2001 le calendrier du régime d'été jusqu'en 2011 et un nouveau calendrier sera défini cette année pour les cinq années suivantes.
La mesure, instaurée en France après le choc pétrolier de 1974 mais en vigueur au Royaume-Uni depuis la première guerre mondiale, vise à économiser l'énergie en réduisant l'éclairage nécessaire en fin de journée.
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) estime que 1,3 milliard de KWh sont épargnés en France, soit 4% des consommations liées à l'éclairage. "Pour économiser la même quantité d'électricité, il faudrait remplacer 24 millions d'ampoules à incandescence par des lampes basse consommation", souligne l'Ademe.
Plus de 70 pays dans le monde ont opté pour un régime d'été et cette année la Tunisie a décidé de se calquer sur l'UE pour faciliter le transport aérien notamment.
Les deux changements d'heure annuels sont accusés par leurs détracteurs de troubler le rythme de l'horloge biologique, en particulier chez les enfants et les animaux domestiques.
Cette année l'Académie nationale de pharmacie a pris les devants et assure, dans un communiqué, "qu'en aucune manière, un décalage d'une heure ne peut perturber" les rythmes biologiques. "La démonstration n'a jamais été faite qu'un vol vers Londres (ou un voyage en Eurostar) qui correspond à un décalage d'une heure est susceptible d'entraîner des troubles de l'organisme", note même l'Académie avec humour.
Les troubles commencent à partir d'un décalage de trois heures et sont bien installés au-delà de 5 à 6 heures (mais surmontables en 3 ou 4 jours). Le Sénat français s'était penché en 1996 sur cette grave question, pour conclure que la mesure était inutilement perturbante, altérant par exemple la production des vaches laitières.
Mais un rapport commandité par la Commission européenne montrait que si les vaches autrichiennes et françaises souffrent du passage à l'heure d'été, leurs homologues allemandes y sont indifférentes.