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 terrorisme d'état

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guitl

guitl


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Localisation : PARIS BIEN ENTENDU
Date d'inscription : 20/11/2006

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MessageSujet: terrorisme d'état   terrorisme d'état Icon_minitimeMer 6 Jan - 8:54

allez, on retourne à l'école!
ABORDER LA QUESTION DU TERRORISME EN TERMINALE.
Lycée Charlotte Perriand, Genech.

La question dans les programmes de terminales.

Dans la partie du programme d’histoire intitulé « Le monde de 1945 à nos jours », l’enseignant doit aborder la question du nouvel ordre mondial depuis la fin de la guerre froide. Le terrorisme y est inscrit dans le cadre de l’affirmation d’un radicalisme islamiste déterritorialisé. Le document d’accompagnement des programmes fait d’ailleurs une mise au point assez précise sur le phénomène islamiste (eduscol.education.fr).

http://www4.ac-lille.fr/~heg/spip.php?article263

Les origines historiques du terrorisme moderne [2].

Le terrorisme moderne est d’abord un terrorisme d’Etat : sous le gouvernement montagnard de Salut Public mené par Robespierre, la Terreur est justifiée au nom de la liberté et de la lutte contre les tyrans, les Enragés en font même un moyen sublime pour purifier la société [3]. Elle trouve sa source dans les massacres de septembre 1792 (1300 prisonniers exécutés) et son apogée dans la répression de l’insurrection vendéenne et dans la loi du 22 Prairial an II (les tribunaux ne sont plus tenus d’entendre les accusés et les témoins).

Un Etat terroriste est donc celui qui pratique une politique de terreur dirigée contre tout ou partie de sa population. Les régimes totalitaires entrent dans cette catégorie : l’Etat nazi pratique une telle politique envers les juifs et l’Etat soviétique envers les Koulaks ou supposés tels. Le gazage des villages kurdes par Saddam Hussein en 1988 (50 à 80000 morts) en est un autre exemple.

Cependant, tout Etat qui utilise un groupe terroriste afin d’atteindre des objectifs de politique étrangère est lui aussi un Etat terroriste : pendant la guerre froide, certaines démocraties populaires ont ainsi soutenu de tels groupes en Europe (la STASI est-allemande a financé le terrorisme des Fractions Armée Rouge) et au Moyen-Orient.

Mais le terrorisme est aussi le fait de groupes généralement clandestins qui cherchent par la terreur à « produire sur une population et ses gouvernants un état de trouble psychologique susceptible de favoriser la réalisation (directe ou indirecte) de leurs buts politico-idéologiques » [4]. Ce terrorisme moderne, né dans les années 1870, est la « création conjointe d’Alfred Nobel [la dynamite] et de Fleet Street [la rue des grands tirages de la presse londonienne] » [5]. En effet, le but commun de ces groupes, des anarchistes à Al Qaida, est de susciter une crise de confiance des populations dans leurs institutions chargées de la sécurité et de provoquer une répression telle qu’elle solidarise finalement certains groupes avec les terroristes (prolétariat pour les anarchistes du XIXème siècle ou pour l’ultra-gauche des années 70, musulmans pour les jihadistes). C’est à ce type de terrorisme auquel nous allons nous intéresser ici. En effet, la fin de la guerre froide a notablement diminué l’utilisation du terrorisme par les Etats.

Les difficultés d’une définition du terrorisme. Le terrorisme est une notion construite par les Etats qui en sont la cible. Elle évolue donc selon le contexte historique et politique. L’enseignant pourra faire retrouver aux élèves de terminale des époques où cette notion a été utilisée alors que l’histoire, et plus encore la mémoire des peuples, n’ont pas retenu cette qualification. Les exemples sont nombreux dans le cadre des programmes du Lycée : les résistants traités de terroristes par les autorités d’occupation nazies et les gouvernements de collaboration sont le cas le plus évident d’une accusation qui n’a pas été retenue par l’histoire [6].

Plus interessants peut-être sont les exemples où la mémoire a occulté l’histoire : ainsi, des acteurs majeurs du conflit du Moyen-Orient ont transformé leur image, passant en deux ou trois décennies du statut historiquement incontestable de terroriste à celui bien plus valorisant de prix Nobel de la Paix (Menahem Begin, ancien terroriste de l’Irgoun, prix Nobel de la Paix 1978 et Yasser Arafat, leader de l’OLP, prix Nobel de la Paix 1994). De même, les actes de terrorisme du FLN paraissent aujourd’hui davantage absous que les actes de torture de l’armée française.

Ces exemples démontrent par ailleurs que le terrorisme est un moyen efficace d’atteindre des objectifs politiques et idéologiques. Les deux actions terroristes les plus connus de l’Irgoun ont permis à celle-ci de faire avancer la cause sioniste. En Juillet 1946, des bombes explosent à l’hôtel King David de Jérusalem faisant 91 morts et 45 blessés. Le retentissement médiatique est tel que la question sioniste devient un problème international majeur dont l’ONU s’empare. En outre, la répression britannique aveugle attire les sympathies de la population juive envers l’organisation. Enfin, la pendaison de deux soldats britanniques en Juillet 1947 (en réaction à l’exécution de trois activistes juifs) retourne l’opinion britannique contre son gouvernement et montre l’incapacité de l’armée à lutter contre le terrorisme. Quelques semaines plus tard, le comité de l’ONU chargé de la question demande le retrait britannique de Palestine, ce qui est fait le 15 Mai 1948. De même, dix-huit mois après la prise d’otages des athlètes israéliens aux JO de Munich devant 900 millions de télespectateurs répartis dans une centaine de pays le leader de l’OLP Yasser Arafat fait un discours à l’ONU. Son organisation en devient membre observateur.

La difficulté à définir le terrorisme objectivement réside donc dans le fait que s’y mêle souvent un jugement moral : un acte terroriste ne sera pas caractérisé comme tel quand le but final poursuivi (libération du territoire, guerre d’indépendance, réponse à une oppression de l’Etat) est jugé légitime et même souhaitable.
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