La politique actuelle du gouvernement israélien n'est pas une bonne politique, même si, il ne faut pas l'oublier, jamais la Cisjordanie n'a connu une évolution politique et économique aussi prometteuse. Pour autant le gouvernement israélien ne fait aucun crédit à la paix. Ce n'est pas seulement la pression de tel ou tel minuscule parti religieux qui en est la cause, c'est à l'évidence le manque de vision du premier ministre israélien. Israël mérite-t-il pour autant une politique de boycott ? Non. Car boycotter Israël serait non seulement en faire un Etat criminel, ce qu'il n'est pas, mais l'unique Etat criminel de la région. Ce serait sanctionner de manière démesurée un peuple et un Etat au prétexte d'une politique gouvernementale ponctuelle, quand bien même ce peuple et cet Etat ont su, par le passé, montrer, en restituant le Sinaï et Gaza, qu'aucun projet colonial ne pouvait leur être imputé comme fait de structure. Le boycott relève, si l'on se place d'un point de vue politique responsable, d'une profonde myopie politique : c'est, en fait, livrer Israël aux forces et aux Etats criminels qui l'entourent, sous le seul prétexte qu'il se défend trop maladroitement ou trop agressivement face aux menaces de destruction.
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/04/21/le-boycott-d-israel-est-il-de-gauche-par-eric-marty_1340824_3232.html