à la mort de mes parents, j'ai vidé les tiroirs ; il y avait un document dont le centre de documentation juive avait entendu parler, mais jamais vu en réalité. J'ai hésité un instant, est-ce que ça valait la peine de laisser aux petits-enfants? et personne ne peut garantir qu'ils prendront soin des preuves de notre vie pendant la Shoah. Notre vie en France, et celle des familles paternel et maternelle en Pologne.
J'ai donné des photos, j'ai précisé les métiers, les prénoms et les noms, donné des papiers.
Je sais qu'ils serviront peut être pour des chercheurs, un jour.
En fait, ce que j'ai donné avec les précisions concerne trois familles, jusqu'à la Shoah. On pourrait même s'en servir pour faire un roman.
Et j'ai collé les photos sur ordinateur, en racontant les histoires que je connaissais sur chacun, les souvenirs de ma mère, de mon père, l'un de mes neveux à qui j'ai donné le C.D. m'a chaleureusement remercié.
Les enfants commencent à être demandeurs, il faut penser à eux.
Pensez à interroger vos familles encore vivantes, les tontons, les tatas, les parents. Pas tous ensemble, leurs souvenirs sont différents, ils vont passer l'après-midi à s'engueuler.