Ce n'est qu'une des manifestations turcs du changement politique qui a ete pris apres le refus de l'Europe d'accepter son adhesion. Si l'Europe Unie avait accepte, l'armee turque n'aurait pas permis au Parti de la Justice islamique de gouverner le pays, mais des que la fin du non recevoir a ete digere, il ne restait aux Turcs qu'a trouver une autre alliance.
Deux voies etaient possibles, la voie pan-touranienne, ou la Turquie rechercherait ses partenaires "naturels" parmi les pays turcophones de l'ancienne URSS, mais se heurterait de front aux interets et aux menaces russes, soit la voie musulmane, en lachant du lest a la Syrie, victime premiere de la politique hydraulique de la Turquie, qui avec ses barrages sur l'Euphrate, avait desseche la Syrie, puis en durcissant le ton sur la question kurde, en accord avec l'Iran, et en attendant un eventuel depart des Americains pour se precipiter et conquerir le Kurdistan irakien et ses richesses petrolieres.
Le prix a payer dans cette re-orientation est grand: coupure presque totale de l'Europe, lachage d'Israel. Ce n'est pas si evident que cela puisse paraitre au premier abord. L'Europe est le principal debouche des produits industriels et agricoles turcs, Israel est la source de l'armement turc et le garant d'un acces facile aux USA.
Precisement, avec le changement de cap d'Obama, les Turcs peuvent esperer se rearmer chez les Iraniens et leurs patrons coreens, et se passer ainsi d'Israel considere comme un boulet a ses pieds.
En Israel, le gouvernement n'est pas en reste et une proposition de loi visant a reconnaitre le genocide armenien vient d'etre deposee a la Knesset, ce qui le don d'enrager la Turquie.
Donc affaire a suivre de tres pres.