La critique
Dans la famille anglaise, je demande le père. À 60 ans bien tassés, il quitte sa femme parce qu'il a peur de mourir. Celle-ci tente de se suicider, puis consulte une voyante, ce qui est plus coûteux. Leur fille travaille dans une galerie. Son mari a abandonné la médecine pour se lancer dans la littérature. Son dernier manuscrit est refusé par tous les éditeurs. Pour se consoler, il observe la voisine d'en face, une guitariste toujours vêtue de rouge. Ces gens sont perdus, touchants, insatisfaits. Le docteur Allen se penche sur leur cas. Anthony Hopkins tombe amoureux d'une call-girl et a du mal à doser son Viagra. Naomi Watts supporte de plus en plus difficilement sa mère, qui force sur le sherry et croit à la réincarnation, sans qu'on puisse établir un lien entre les deux. Woody Allen fait son Woody Allen. C'est lui qui est le mieux placé pour ça. Il filme la ville, les adultères, les pauvres rêves des humains, entre clubs de remise en forme et séances de sciences occultes. Les esprits répondent par deux coups. Celui d'Allen est intact, inimitable. Il s'écrit au singulier.
You Will Meet a Tall Dark Stranger, de Woody Allen. Avec Noami Watts, Anthony Hopkins, Antonio Banderas, Josh Brolin, Freida Pinto. Durée 1h38.
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