La spirale de la violence est une créature mythique dont l’habitat naturel est les médias. Certains lui donnent la forme d’un mille pattes (neuf cents pattes en jogging, cent pattes en uniforme), d’autres le reconnaissent quand vingt malabars armés rouent de coups un frêle binoclard.
La spirale de la violence a une sœur jumelle : la symétrologie.
Démonstration : si je dis que Landru a assassiné des femmes, il faut que je reconnaisse que des femmes assassinent aussi des Landrus de par le monde. Sinon, on risque de croire que j’émets un jugement. C’est-à-dire une injustice.
Car l’objectivité a été remplacée par l’uniformité : tout se vaut, le bien et le mal, le voleur et le volé, l’assassin et le policier.
Dans une telle configuration, le cambrioleur qui a tué des passants et qui se fait descendre par la police bénéficie de la commisération nationale, surtout s’il est « jeune » (c’est-à-dire, quel que soit son âge, s’il peut être considéré comme appartenant à une minorité identifiée comme naturellement victime).
Une enquête sera immédiatement lancée pour déterminer le degré de culpabilité, non pas du cambrioleur assassin, mais du policier qui lui a tiré dessus pendant sa fuite.
« Tuer, c’est tuer », ainsi raisonnent l’Homo Médiaticus et son disciple, l’Homo Décérébrus. Un criminel ou des passants, c’est pareil. Symétrologie a parlé, le rituel appelle maintenant Spiraledelaviolence.
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