Moubarak craint une guerre civile au Liban
Yael Ancri
samedi 2 décembre 2006 - 20:48
Vendredi, quelque 800.000 partisans du Hezbollah ont manifesté à Beyrouth contre le gouvernement de Fouad Siniora. Installés dans des tentes devant le siège du gouvernement, ils occupent la capitale libanaise depuis deux jours. Ils ont indiqué qu’ils ne bougeraient pas jusqu’au renversement du gouvernement libanais et de celui qui le dirige, Fouad Siniora. Les pays de la région ont commencé samedi à exprimer leurs inquiétudes devant cette situation tendue.
Le Président égyptien, Hosni Moubarak, a rencontré samedi dans le Sinaï le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. A l’issue de l’entretien, Moubarak a confié aux journalistes qu’il craignait que la grande manifestation des partisans du Hezbollah prenne une connotation ethnique et tourne à la guerre civile. Dans ce cas, personne ne pourrait plus contrôler la situation au Liban et dans la région. "Le résultat serait un champ de bataille et de destruction et le Liban irait à sa perte", a averti Moubarak.
Le Premier ministre libanais, pour sa part, est retranché au Grand sérail, le siège du gouvernement, et tente de continuer à régner comme si de rien n’était. La communauté internationale a exprimé son soutien à Siniora. Samedi matin, ce dernier a réussi à rencontrer la ministre britannique des Affaires étrangères, Margaret Becket, qui a déclaré que le gouvernement libanais était tout à fait légal et jouissait du soutien de la communauté internationale.
Les oppositions entre les factions libanaises rivales se sont transformées en véritable crise depuis l’assassinat du ministre chrétien Pierre Gemayel, le 21 novembre dernier. Le système politique libanais a accusé la Syrie et le Hezbollah d’être responsables de ce meurtre. Le leader de l’organisation terroriste chiite, Hassan Nassrallah, a réagi à ces accusations en appelant ses partisans à manifester à Beyrouth pour renverser le gouvernement, qu’il a qualifié de déficient.
Nullement ébranlé, le Premier ministre, Fouad Siniora, a prononcé la semaine passée un discours fustigeant le Hezbollah. Il a indiqué que l’opposition ne pourrait pas menacer son gouvernement.
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