L'internationale des kamikazes

Les attentats d'Alger et de Casablanca prouvent au monde entier que la rive sud de la Méditerranée est désormais dans la ligne de mire d'Al-Qaeda.

L a peur s'installe d'un bout à l'autre du Maghreb. Les explosions meurtrières d'Alger le 11 avril, les kamikazes de Casablanca, trois jours plus tard, plongent la rive sud de la Méditerranée dans l'angoisse. Du Maroc à la Tunisie, de la Mauritanie à la Libye, les responsables s'interrogent : Al-Qaeda et ses affidés ont-ils entrepris de déstabiliser la région ? Pour les experts, il existe un lien entre les attentats d'Alger et de Casablanca. D'ailleurs, ceux-ci auraient dû se dérouler le même jour, le 11 avril. Mais le scénario n'a pas bien fonctionné.

Tout commence le 10 avril, lorsque les services de sécurité marocains débusquent quatre salafistes soupçonnés de préparer des attentats prévus pour le lendemain. Des hommes liés au kamikaze qui s'est fait exploser le 11 mars, dans un cybercafé de Sidi Moumen, un quartier pauvre de Casablanca. Sur les quatre hommes, trois étaient porteurs d'une ceinture d'explosifs et ont préféré se tuer plutôt que d'être capturés. Le quatrième a été abattu, un sabre à la main. Un policier a perdu la vie dans une des explosions. « Nous recherchons encore une dizaine de suspects », annonçait le jour même le ministre marocain de l'Intérieur.

Le lendemain, l'horreur à Alger fait oublier les péripéties marocaines. La capitale algérienne renoue avec les heures les plus noires de la décennie 90. Deux explosions meurtrières à la voiture piégée, l'une devant le palais du gouvernement, l'autre devant un commissariat de Bab Ezzouar, sur la route de l'aéroport, font 33 morts et plus de 220 blessés. Le double attentat est revendiqué par Abou Mohammed Salah, porte-parole d'Al-Qaeda au Maghreb islamique. Une nouvelle appellation pour le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), le dernier groupe armé algérien. Il a fait allégeance à Al-Qaeda en septembre 2006. Mohammed Salah précise que l'opération « Badr » (du nom de la première bataille du prophète Mahomet) va s'étendre dans tout le pays et déborder au Maroc et en Mauritanie.

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