La lepénisation des esprits

La lepénisation des esprits est en marche ; au train où vont les choses, rien ne semble pouvoir l’arrêter. Car rares sont les voix qui s’élèvent contre les déclarations de Jean-Marie Le Pen à propos de Nicolas Sarkozy qui, selon lui, ne serait pas assez français pour être président de la République. A en croire le patron du F.N., il vaudrait mieux « un Français de souche » pour présider la France.

C’est un des propos les plus violents qu’il ait jamais tenus.

Mon vieil ami Mohammed A. avec qui je partageais le couscous, hier soir, dans une tour du XIIIème, à Paris, était révolté : « C’est une insulte à tous les immigrés, ces déclarations de Le Pen ! Mais que font les bonnes consciences ? » Il est socialiste et républicain, Mohammed, pas sarkozyste pour deux sous, mais il se sentait visé dans sa chair : en disant cela, Le Pen lui avait signifié à lui aussi qu’il n’était pas chez lui en France.

J’entends déjà le chœur des internautes anti-sarkoystes. Il ne faut pas avoir l’air de prendre la défense de Nicolas Sarkozy, sous peine de dénonciation immédiate sur la toile avant d’être passé à tabac –verbalement s’entend. A leurs yeux, son statut de favori a transformé Nicolas Sarkozy en croquemitaine fascisant. C’est leur obsession. Ils en bouffent matin, midi et soir. Je les plains. Leurs réflexes sont tellement automatiques qu’ils me font penser aux chiens de Pavlov.

Mais laissons-les à leurs clabaudages. Ce n’est pas Nicolas Sarkozy que je défends (ce que je pourrais faire, après tout, comme j’ai pu déjà défendre ici François Bayrou ou Ségolène Royal) ; non, c’est juste, excusez du peu, les principes de liberté, d’égalité et de fraternité.

Pardonnez-moi d’avoir employé les grands mots. Je sais qu’ils n’ont plus cours en ces temps d’aveuglement électoral.

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