ferrare 1938

et...je sentais naitre en moi, avec une indicible répugnance, la vieille et atavique haine du juif pour tout ce qui est chretien, catholique: bref pour tout ce qui est goy;je pensais à ce dédale d'étroites ruelles humides en hiver et etouffantes en été qui jadis constituaient le ghetto de ferrare. goy, goyim; quelle honte quelle humiliation, quel degout j'eprouvais de m'exprimer ainsi! et pourtant j'y parvenais déjà, tel un quelconque juif de l'europe orientale, qui n'a jamais vécu hors du ghetto.dans un avenir plus ou moins lointain, j'en etais certain à present, eux, les goyim, allaient nous forcer à vivre de nouveau là, dans ce quartier mediéval d'où somme toute nous n'étions sortis que depuis soixante dix ans ou quatre vingts ans.entassés les uns sur les autres, derriere les grilles, comme autant de betes apeurées, nous ne nous en évaderions plus jamais "



giorgio bassani
les lunettes d'or


les juifs sont les vrais heros de bassani, à la fois torturés de se sentir inferieurs à leurs amis catho et puisant dans le sentiment de leur difference une humiliation exaltée

les juifs, les camaioli, josz, lattes, corcos...

j'ai le livre à la maison, "le roman de Ferrare" ; je ne me souviens pas l'avoir acheté, je me souviens l'avoir lu par contre. Ce n'est pas une blague, je ne sais pas pourquoi je pense qu'il n'est pas à moi.
Je voulais le "rendre" à une copine que nous avons en commun, "G", j'ai même noté son prénom dans le bouquin, mais elle n'en veut pas, il n'est pas à elle.
Dans le fond, peut être qu'il est à moi?
j'achète tellement de bouquins que je ne sais même plus ce que je possède.

G c'est pour geanine

Cela rappelle etrangement le film: "Le Jardin des Finzi-Contini". J'ai meme l'impression que le livre est la base du scenario du film.

adm-janine a écrit:

G c'est pour geanine

il est à toi?
la prochaine fois colle ton prénom à l'intérieur.
Je te le rend quand?

oui il s'agit du jardin des finzi- contini.
L'histoire est si triste, j'ai eu ensuite des difficultés à reprendre un livre ; l'histoire des juifs de Ferrare est triste.

guitl tu melanges tout
je me fous de toi c'est pas mon livre et je ne m'appelle pas geanine!!!
ensuite le jardin des finzi contini est bien le titre du film éponyme
les histoires de ferrare et lunettes d'or font partie d'une serie de nouvelles rassemblées dans le meme bouquin

le passage que j'ai cité est extrait des lunettes d'or


j'adore la vie des juifs italiens telle qu'il la décrit avant la shaoh, c'est comme primo levi, aucune difference entre juifs et goys qui vivaient ensemble, sortaient ensemble bref pas de coupure c'est pas comme à tunis où les juifs ne cotoyaient les chretiens que pour le boulot meme quand comme nous ils habitaient le meme immeuble
on n'avait pas d'AMIS chretiens, que des connaissances ou des voisins, relations correctes mais limitées

j'avais des copines de classe catho , on jouait en semble à la récré et on se racontait nos petites histoires mais on ne se voyait jamais en dehors du lycée

adm-janine a écrit:

guitl tu melanges tout
je me fous de toi c'est pas mon livre et je ne m'appelle pas geanine!!!
ensuite le jardin des finzi contini est bien le titre du film éponyme
les histoires de ferrare et lunettes d'or font partie d'une serie de nouvelles rassemblées dans le meme bouquin

le passage que j'ai cité est extrait des lunettes d'or


j'adore la vie des juifs italiens telle qu'il la décrit avant la shaoh, c'est comme primo levi, aucune difference entre juifs et goys qui vivaient ensemble, sortaient ensemble bref pas de coupure c'est pas comme à tunis où les juifs ne cotoyaient les chretiens que pour le boulot meme quand comme nous ils habitaient le meme immeuble
on n'avait pas d'AMIS chretiens, que des connaissances ou des voisins, relations correctes mais limitées

j'avais des copines de classe catho , on jouait en semble à la récré et on se racontait nos petites histoires mais on ne se voyait jamais en dehors du lycée

contrairement à la France, moi, mes amis étaient goyes, ou juifs, en fait nous étions mélangés ; la laïcité à l'époque jouait pleinement son rôle, nous étions français dehors, français à la maison, juifs ou catholiques seulement aux grandes fêtes, et personne n'allait à la messe le dimanche ou mangeait cachère.
Il faut avouer que ça simplifie l'existence.
Nos parents trouvaient très bien ce mélange, ça les changeait de la Pologne ou de la Roumanie, où les juifs vivaient dans un ghetto sans murailles, une prison sans barreaux.

j'ai pas connu de ghetto moi! ni mes parents ni mes grands parents , mais jadis il y avait un quartieer juif à >Tunis d'une extreme pauvreté, eextreme, ça s'appelait la hara

Je suis ne a Paris et j'ai vecu en France 29 ans.
Si je n'avais pas eu un asthme infantile, je n'aurais jamais penetre chez un goy. Et d'ailleurs, depuis l'age de 11 ans, je n'ai plus jamais ete chez un goy, sauf un Suisse, qui est un ami de tres longue date.
J'ai eu des copines goy, mais elles ne m'ont jamais invite chez elles. En general, je les b... chez moi.

J'ai parle, jusqu'a l'age de 29 ans une langue francaise chatiee avec un accent parisien convenablee (sauf pendant 2 ans ou j'ai parle le francais avec un accent meridional). Mon physique n'a jamais trompe personne: j'etais une caricature ambulante sortie tout droit du "Sturmer" et tous les goys savaient pertinemment que j'etais juif. Ils ne m'ont jamais agresse ni physiquement ni verbalement, tout au moins pas en face. Dans mon dos, j'ai entendu des reflexions mais je les ai mises au compte d'autres, c'etait plus facile, plus lache aussi.

Cela m'a aide grandement dans ma decision de partir vivre en Israel. Et maintenant chaque fois que je suis en visite a Paris, avec mon accent israelien, je me sens comme un touriste, et je me languis de ma petite ville au bout d'une semaine, souvent meme moins, et je peux annoncer a tout le monde que lorsque ma mere quittera ce monde, je ne reviendrai jamais ni a Paris, ni en France. Il y a encore pas mal de pays que je voudrais visiter.