aux violations du cessez le feu
Israël ne ripostera pas aux violations de la trêve
Claire Dana Picard
dimanche 3 décembre 2006 - 17:53
Une fois de plus, le gouvernement israélien a baissé les bras. Ceux qui attendaient une décision ferme des autorités à l’issue de la réunion du cabinet ministériel de sécurité, seront déçus. Les ministres se sont réunis dimanche après-midi pour débattre des nombreuses violations du cessez-le-feu par les terroristes. Mais ils n’ont pris aucune décision particulière, préférant se prononcer en faveur du maintien du statu quo plutôt que d’ordonner une riposte musclée contre ceux qui ne respectent pas la trêve.
Le Premier ministre Ehoud Olmert et sa ministre des Affaires étrangères Tsippi Livni se sont montrés les plus résolus à adopter cette ligne "modérée", refusant le moindre changement sur le terrain. Ils ont indiqué qu’il fallait faire preuve de doigté et ne pas réagir pour le moment aux tirs des terroristes.
Olmert n’a pas caché ses motivations : il a rappelé un peu plus tôt qu’il s’agissait d’une stratégie "approuvée par les Etats européens pour préserver les intérêts israéliens". Il a ajouté que "les positions d’Israël étaient bien accueillies par le Quartette ainsi que par les Etats-Unis et l’Europe". Il a souligné qu’il fallait respecter cette politique en vue de son voyage, la semaine prochaine, en Allemagne et en Italie.
Livni ne perd pas non plus de vue l’opinion des Etats étrangers: lors de sa rencontre, dimanche matin, avec son homologue autrichienne Ursula Plassnik, Livni a déclaré que "dans une situation aussi délicate, Israël devait réfléchir avant chaque pas".
Le ministre de la Défense Amir Peretz et le ministre de la Sécurité intérieure Avi Dichter (Kadima) ont prétendu faire preuve d’une plus grande fermeté, estimant qu’il fallait réagir de façon musclée contre ces violations dans la bande de Gaza. Peretz a même déclaré que si l’assaillant était repéré, il fallait le viser sans hésitation.
Avi Dichter (Kadima) a estimé pour sa part qu’il fallait permettre à un haut gradé de donner l'ordre de tirer lorsque des terroristes s’apprêtaient à perpétrer un attentat ou à ouvrir le feu sur une cible israélienne. Il a rappelé qu’il s’agissait tout simplement d’un acte de légitime défense. Mais leur avis minoritaire n'a évidemment pas été retenu.
Le Ihoud Leoumi-PNR a déjà réagi avec indignation à la décision du cabinet de sécurité. Ses députés ont déclaré que le gouvernement avait en fait décidé de "maintenir les enfants de Sdérot et d’Ashkelon dans la crainte". Ils ont ajouté qu’il s’agissait en outre d’un message très clair à l’intention du Hamas et de l’Iran, leur faisant comprendre qu’ils se trouvaient face à un gouvernement faible nullement prêt à défendre ses citoyens
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