Il n'y a pas d'Israélien moyen-Chronique sportive
Bernard Zanzouri
lundi 20 novembre 2006 - 07:24
Je suis rentré de Belgique vendredi.
Petite visite de courtoisie, avant d’être obligé de prendre mon passeport français pour rentrer dans cette future république musulmane.
Mais bon, quand on voit ce qui se passe à Lod ou à Yaffo, il ne faut pas trop faire la fine bouche non plus.
Et puis en plus ce n’est pas mon propos.
Je voulais vous parler de la radicalisation des positions en Israël.
Et de Belgique on voit ça très clairement.
Les clubs de foot et de basket belges ont eu leur heure de gloire dans le passé.
Aujourd’hui leurs résultats sont médiocres, et le pays prend ça avec une grande tolérance : les budgets sont bien plus faibles que ceux des clubs européens de tête, les équipes sont donc composées de joueurs corrects mais très éloignés du plus haut niveau, la logique règne donc dans les performances : pas de quoi fouetter une frite une fois !
On part donc déguster deux ou trois chocolats Léonidas après le match, les plus malins gobent quelques moules, et rendez vous dans le calme pour la confrontation prochaine.
Heureux comme belge sur la grand-place dit le dicton bruxellois.
Chez nous, en Israël, il n’y a pas de mesure, pas de milieu, pas de moyen.
Au pays du roi David, les Goliath n’intéressent personne, on les casse ou on trépasse.
Tout est dans la démesure extrême, l’exagération suprême.
Déjà les explorateurs de la Bible se voyaient « comme des sauterelles » face aux « géants » qui régnaient ici.
Plus récemment, même quand on vote pour Kadimah, pour le centre, ils sont soit des sauveurs soit des minables (à deux mois d’intervalle), pas de phase de doute, de recherche, d’interrogation.
Tout blanc ou tout noir.
Sharon est passé, dans le temps, de vieillard corrompu à leader responsable, visionnaire de surcroît, en appliquant son plan de démantèlement.
Du jour au lendemain, comme il était passé après la guerre du Liban en 82 de héros national à bourreau cynique.
Gaydamak le milliardaire est un bienfaiteur pour les uns, un escroc notoire pour les autres. Cherchez le moyen terme et bonne chance.
A l’époque d’Oslo, un extraordinaire sondage montrait que les Israéliens étaient à plus de 70% pour les accords de paix, et à plus de 70% aussi favorables à un transfert des Palestiniens en Jordanie si ce dernier était possible.
En d’autres termes, foutons-les dehors et vlan ! Pas possible ? Tendons-leur un rameau d’olivier alors…
C’est fou.
La Croatie est venue battre Israël sur son terrain 4 buts à 3 la semaine dernière, hypothéquant tragiquement nos chances de qualification pour l’Euro 2008.
Client sérieux le Croate, vainqueur en Croatie de l’Angleterre par deux buts a zéro, et le résultat est somme toute assez logique, presque flatteur pour une équipe du niveau d’Israël.
Pas pour l’Israélien extrême (difficile de dire moyen) : « A mort l’entraîneur! », « Ramenez les joueurs écartés! », « Ecartez les joueurs sélectionnés! », « Faites jouer Olmert! », « Envoyez-les à un cours pour mettre leurs maillots comme il faut!», bref un rare tissu d’âneries d’un extrémisme révoltant.
Quelle est la solution alors pour calmer les excités ?
Aucune.
Si, une peut être: gagner.
Et là mes amis, vous aurez droit en un rien de temps aux superlatifs les plus élogieux.
Le Roi, le Prince, Le Messie j’en passe et des meilleurs.
Quant à vous, si vous trouvez mon article un peu radical, c’est normal…je suis rentré chez moi…
arouts7