MEMRI Middle East Media Research Institute
Dépêche spéciale n° 3331
Dans la presse gouvernementale égyptienne, une attaque sans précédent contre le Hamas
Dans un article du quotidien gouvernemental égyptien Al-Gumhouriyya, le chroniqueur Abdallah Al-Naggar s´en prend à "l´émirat islamique" du Hamas à Gaza, affirmant que la bande de Gaza est devenue une prison à ciel ouvert isolée du reste du monde, où les habitants endurent une pauvreté éprouvante pendant que leurs dirigeants vivent dans le luxe. Il estime en outre que les roquettes "primitives" tirées par les combattants ont pour seul effet de provoquer des représailles mortelles de la part de l´ennemi. Extraits :
"L´émirat islamique de Gaza et son calife, le sultan Ismaïl bin Haniya, est devenu un microcosme de notre nation musulmane, reflétant très fidèlement la réalité [dans laquelle nous vivons]. C´est un émirat isolé de tous côtés. Aucune route ni entrée ne nous permet d´y accéder, et pour y pénétrer, vous devez demander la permission à ses voisins… Il est divisé et isolé du reste du monde.
Le rapport des résidants de cet émirat à leur terre rappelle les rapports entre deux frères rivaux. Ceux qui vivent en dehors de l´émirat le détestent tandis que ceux qui se trouvent à l´intérieur, dans une grande prison, maudissent leurs frères et les accusent de collaboration et de trahison. [A l´intérieur], il existe une pauvreté dégradante et des besoins pressants. L´appel [à l´aide] est interminable. Le peuple n´a ni denrées alimentaires, ni électricité ; les pauvres n´ont pas accès aux traitements ou aux médicaments. Les femmes sont sans protection et les besoins les plus élémentaires des enfants ne sont pas satisfaits.
Les dirigeants de cet émirat ne sont pas reconnus en dehors de ses murs assiégés, et ont besoin de la permission de leurs ennemis pour en sortir… Si [l´ennemi] refuse, ils demeurent cachés dans les frontières [de l´émirat], criant, se lamentant et appelant à l´aide, mais personne ne vient à leur secours. Quand les résidants de l´émirat apparaissent sur nos écrans, ils sont toujours en train de pleurer ou d´implorer Allah pour qu´Il les venge rapidement des Arabes [qui les ont abandonnés].
Cet émirat isolé du monde n´a ni ambassadeurs ni consulats, ni écoles ni universités, et la communauté internationale ne fait pas le moindre geste pour coopérer avec lui. Son seul contact avec le monde consiste en appels à l´aide – d´une aide qui n´arrive jamais, que ses ennemis ne le laissent pas recevoir.
[De temps en temps, sa population] envoie une roquette primitive à partir du territoire de l´émirat, sans aucun moyen de savoir quand et où elle atterrira. Ces roquettes n´atteignent par leurs cibles et ne donnent lieu à aucune victoire. Les représailles de l´ennemi sont [en revanche] accablantes, aveugles [à la situation] des personnes sans défense, faibles et misérables [prises pour cibles]. L´ennemi n´a pas de pitié pour les enfants, les femmes et les vieillards, sème la mort et la désolation, ne rencontrant aucune résistance à sa mesure…
Après le désastre [de la Guerre de Gaza de 2009], l´émirat a fêté sa victoire, et le calife [Ismaïl Haniya] a fait aux survivants la grâce d´un discours grandiloquent au verbe enflammé. [Mais] la tragédie s´est répétée, et il a été contraint de signer un accord secret avec l´ennemi, dans lequel il s´engage à mettre fin aux tirs de roquettes, en échange de la cessation des frappes. [Malgré cela], il y aura toujours quelqu´un pour défendre le courage et la résolution [de l´émirat] et parler des actions de ce glorieux émirat comme d´une forme de djih ad éternellement [mémorable]. [Pendant ce temps,] le calife vit dans le luxe et conduit une voiture noire rapide précédée de dizaines de motos, �� la façon des généraux et des dignitaires.
C´est une tragédie à tout point de vue, car la Palestine s´est égarée. Les Arabes et les musulmans sont humiliés et n´ont plus rien [à proposer] que ces [gestes] vides qui leur donnent de l´importance à leurs propres yeux tout en étant démunis de sens. Quand donc nous réveillerons-nous de cette stupeur alcoolique ? Quand donc ouvrirons-nous les yeux pour voir les habitants, et commencerons-nous à recourir [à des mesures] sérieuses et bénéfiques ? Quand reconnaîtrons-nous notre propre valeur et engagerons-nous un combat sérieux nous permettant de trouver un traitement efficace à cette maladie ?
(1) Al-Gumhouriyya (Egypte), le 22 octobre 2010
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