Joschka Fischer était en 1968 un de ses révoltés qui demandaient des comptes à leurs pères sur leur attitude sous le nazisme. Trente ans plus tard, ayant troqué le blouson de cuir pour un costume trois pièces, le même Joschka Fischer s’est retrouvé comme ministre des affaires étrangères confronté au passé trouble de la diplomatie allemande. En 2003, son attention a été attirée par la lettre d’une vieille dame, victime de l’occupation en Belgique. Maga Henseler s’indignait que des anciens nazis, en l’occurrence Franz Nüsslein, ancien avocat général à Prague, responsable de la mort de centaines de juifs, aient droit à une notice nécrologique dans le journal interne du ministère des affaires étrangères. S’apercevant qu’il ne s’agissait pas d’une exception, Fischer interdit l’éloge des anciens fonctionnaires du ministère ayant appartenu au parti nazi. Révolte des «momies», surnom donné aux vieux diplomates à l’intérieur de la «maison».
http://www.slate.fr/story/29627/diplomatie-allemande-nazi-passe