Les islamistes interpellés au Caire appartenaient vraisemblablement aux « filières irakiennes ».
UN RÉSEAU djihadiste international a-t-il été démantelé au Caire ? C'est ce qu'affirme le ministère de l'intérieur égyptien. Selon lui, ce réseau comprenait notamment neuf Français, mais aussi deux Belges et un Américain. Il cherchait « à recruter d'autres personnes pour les inciter à combattre en Irak ». Les Français, certains d'origine nord-africaine, d'autres convertis, ont été arrêtés il y a près de deux semaines pour « islamisme », alors qu'ils apprenaient l'arabe et suivaient un enseignement coranique au Caire. Selon le ministère, « ils possédaient des papiers (...) qui confirment l'existence de liens avec des organisations terroristes à l'étranger ».
Averties tardivement de leur arrestation, des sources françaises avaient précédemment annoncé que d'après leurs homologues égyptiens, « aucune poursuite ne devait être engagée contre eux », et qu'ils devraient être prochainement expulsés. En revanche, ajoutait-on, deux autres français, arrêtés à Alexandrie, « font l'objet d'une enquête approfondie et vont rester en garde à vue ». Le motif de leur arrestation n'a pas été dévoilé, mais l'Égypte avait annoncé il y a quelques mois le démantèlement, à Alexandrie, d'une autre filière djihadiste vers l'Irak. Selon des policiers françaises, le nom de deux de ces hommes apparaîtrait aussi dans deux enquêtes judiciaires en cours sur les « filières irakiennes », l'une dans le sud de la France, l'autre en région parisienne.
Si l'Égypte n'est pas considérée comme une plaque tournante de l'islamisme, contrairement à la Syrie par exemple, une quinzaine de Français y auraient quand même transité avant d'aller combattre en Irak. Plusieurs islamistes fichés en France ont également séjourné au Caire, dont Safé Bourada, l'un des principaux acteurs des attentats de 1995 à Paris (lire ci-dessous). Il y a un an et demi, quatre français avaient déjà été « invités » à quitter l'Égypte pour avoir fréquenté de trop près les milieux fondamentalistes. « Les Egyptiens ne nous avaient prévenus qu'une fois qu'ils étaient en France, ce qui ne nous avait pas permis de les placer sous surveillance dès leur arrivée », regrette un policier, en déplorant « l'absence de coopération égyptienne dans ce domaine ». Cette fois encore, les autorités françaises n'ont été prévenues de l'arrestation des onze français qu'après un appel de la famille d'un d'entre eux, qui s'inquiétait de sa disparition.
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http://www.lefigaro.fr/international/20061205.FIG000000160_des_djihadistes_francais_ont_ete_arretes_en_egypte.html