un prodige de 9 ans

Un prodige de jazz israélien de neuf ans

A l’âge de 9 ans, Ariel Lanyi, pianiste israélien, fait déjà des vagues parmi les cercles de jazz.
Le jeune prodige de Jérusalem vient tout juste de sortir son premier CD qui se caractérise par neuf de ses compositions originales et trois enregistrements sur des modèles de jazz. A part le piano, il joue également de la guitare, du violon, de la batterie et de la contrebasse, et il parle également trois langues. «Je veux faire quelque chose de nouveau, quelque chose qui n’a jamais été fait avant. Autrement, cela ne rime à rien de jouer» a dit le jeune aux multiples talents.

Il a peut-être été un peu lent à démarrer si on le compare à Mozart lequel a commencé à jouer à l’âge de cinq ans – mais en sortant son premier CD à l’âge de neuf ans, le pianiste de jazz israélien Ariel Lanyi se présente comme une sorte de jeune prodige.

La mise en circulation de 31 Barres, représentant le début dans le monde du jeune Jérusalémite, se caractérise par neuf compositions originales de Lanyi avec les trois restantes démontrant ses propres enregistrements sur des modèles de jazz.

Lanyi a commencé à chatouiller le clavier à l’age de deux ans et il a débuté des études de piano classique plus sérieusement quand il avait quatre ans. Ses premières recherches musicales, et son écoute pour le plaisir, restèrent dans les zones du classique jusqu’il y a un an exactement. En surfant sur les sites Internet dédiés à la musique il s’inspire du pianiste Earl Hines, qui s’était fait un nom dans un groupe renommé, les « Hot Five », de Louis Armstrong dans les années 1920.

«Pour moi, ce fut l’étincelle» a dit Lanyi. «Je ne sais pas exactement pourquoi, mais cela m’a attiré vers le jazz. J’ai été fasciné par ce que j’ai entendu. »

Cette brève rencontre avec Hines a aiguisé l’appétit du jeune qui avait sept ans à ce moment-là et il attaqua avec voracité l’étude de ce type de musique autant qu’il le put. «Je recherchai des éléments sur Charlie Parker, Dizzie Gillespie, Wes Montgomery, Sonny Rollins…tous les grands. »

Tandis qu’il s’imbibait des pères fondateurs du jazz moderne, Lanyi continuait ses études classiques et il écoute toujours les œuvres de Bach, Beethoven et Schumann ainsi que des compositeurs plus modernes comme Bartok et Stravinsky. Mais plus que tout, c’était le côté moins structuré de la musique improvisée qui captivait son imagination.

«J’ai écouté récemment un pianiste plus âgé – il avait 14 ans. Il a enregistré quatre ou cinq CD, mais je n’ai pas aimé ce qu’il faisait. C’était ennuyeux. Tout ce qu’il faisait était prévisible. J’aime explorer et découvrir de nouvelles choses. Je veux faire quelque chose de nouveau, quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant. Autrement, cela ne rime à rien de jouer» a-t-il continué.

Venant d’un enfant de neuf ans on pourrait prendre de telles déclarations comme de puériles bravades pardonnables mais Lanyi est un véritable artiste.

La performance de lancement de son CD à Jérusalem n’est rien moins qu’envoûtante alors que l’on écoute les différents morceaux de l’album avec une fluidité à vous couper le souffle. Son badinage intermédiaire est le truc d’un professionnel expérimenté, et entièrement en anglais. Lanyi semble exceller dans tout ce qu’il touche. A part le piano, il joue également de la guitare, du violon, du tambour et de la contrebasse, il parle trois langues.

L’album a été produit sous la directive de Jean Claude Jones, professeur de basse jérusalémite né en France, qui dit que sa relation avec son minuscule disciple est plus une relation de collègues que celle avec un étudiant junior. Jones, qui a contribué à un certain nombre de disques sur 31 Bars, fait également remarquer que le CD n’est pas une déclaration d’intention ou un mode d’exposition des talents impressionnants de Lanyi.

«C’était seulement un exercice, pour voir où Ariel se trouve en ce moment» a dit Jones.

Exercice ou non, Lanyi enthousiasme les auditeurs du nord au sud d’Israël depuis plusieurs mois, y compris au Festival International de Jazz Globus qui s’est récemment tenu à Jérusalem.

Cependant, malgré ses aptitudes musicales, Lanyi fait beaucoup des choses qu’on attend d’un enfant de son age. Il va à l’école chaque jour, sauf les mercredis, fait fidèlement ses devoirs, joue au football, nage au moins une fois par semaine et étudie le karaté. A part sa langue natale, l’hébreu, il parle anglais avec son père d’origine roumaine et russe avec sa mère. Comme beaucoup de ses contemporains, il prend plaisir à surfer sur Internet, ce qui l’a conduit vers le jazz. Les mercredis, son jour de repos hors de l’école, - avec la bénédiction du directeur – il passe plusieurs heures avec Jean-Claude Jones améliorant son jeu improvisé au piano et ses aptitudes de compositeur.

L’enfant de neuf ans est plein de zèle pour apprendre tout ce qu’il peut sur le jazz. Il écoute des CD et va avec son père voir chaque musicien de jazz étranger qui vient en Israël pour jouer, même si le spectacle se termine bien après le moment d’aller se coucher. On pourrait se demander comment il fait pour tout accomplir – comment il joue du piano sur scène, certains concerts se terminant après minuit, et qu’il peut arriver à se lever pour aller à l’école le lendemain matin sans s’endormir au milieu de la classe. Et quand trouve-t-il le temps de s’entraîner à jouer?

«En ce moment je ne m’entraîne pas tellement» dit Lanyi avec un mélange de sérieux et d’insouciance. «Deux minutes de bon entraînement valent mieux que jouer mal pendant deux heures. »

Lanyi est également un bon écrivain de musique. «Parfois Ariel se réveille le matin avec cinq nouvelles œuvres dans sa tête» explique son père Gabi. «Il s’assied à côté de l’ordinateur et note l’air de base, et il le complète plus tard. »

Gabi accompagne son fils à tous ses concerts et aux spectacles de tous les autres artistes. Il s’assure que son fils garde les pieds sur terre et l’aîné des Lanyi ne semble pas être le genre de parent super-ambitieux ou axé vers la renommée, ce qui a été la ruine de quelques autres plus jeunes prodiges – particulièrement dans les sports.

«Quand il rentre de l’école, Ariel doit faire ses devoirs d’abord avant de jouer de la musique» dit Gabi ; «Je ne sais pas ce qui va se passer quand il grandira ou quand il arrivera à l’adolescence. Nous devrons juste attendre et voir venir. »

Le jeu réciproque entre Lanyi et son enseignant Jones peut changer du sérieux à l’espiègle. Au milieu des questions de l’entretien, Lanyi se leva, se dirigea vers le piano de Jones et commença à délayer quelques versions comiques de la populaire «Nuit en Tunisie» du légendaire trompettiste de jazz Dizzy Gillespie.

«Et le rythme? » reproche Jones à son petit étudiant. «Cela doit balancer. » En souriant Lanyi est retourné au piano et a joué un autre enregistrement séduisant des partitions de Gillespie. Ceci amena l’approbation de Jones.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour en dire quelque chose, la communauté de jazz de New York devrait avoir un brillant artiste israélien à admirer dans quelques années.


Par Barry Davis
http://www.arielpiano.com/



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