Médiatique Ramadan ?
Dans l’impressionnant ouvrage de Pierre-André Taguieff, « Prêcheurs de haine, Traversée de la judéophobie planétaire », le philosophe rappelle à juste titre que ce personnage n’aurait pu surgir dans l’espace politico-médiatique français sans la médiation d’un ensemble de légitimateurs qui, à leurs niveaux et dans leurs domaines respectifs (du journalisme à l’Université, en passant par le militantisme associatif et la médiation de responsable de l’Eglise), lui ont conféré la figure d’un « intellectuel musulman » modéré doublé d’un « homme de dialogue »
Décryptage des propos de Tariq Ramadan:
1) Dans ses écrits, Tariq Ramadan donne une définition très personnelle du concept de charia, qui, selon lui, se traduit par : « la voie qui mène à la fidélité » « la voie de la fidélité, c'est l'application de la justice, la reconnaissance de l'égalité des citoyens et le droit pour chacun, femme et homme, d'être respecté dans son être et sa dignité. » « Quant à l'application de ce qu'on dit être la "charia", et qui serait l'application des peines et des châtiments, je me suis clairement opposé à cette application en affirmant qu'elle trahissait l'esprit même du message de l'islam. »
2) Cependant, rappelons que Ramadan est un proche associé du théologien intégriste musulman Yusuf al-Qaradawi (3), avec lequel il collabore dans ce qu'on appelle le Conseil européen pour les fatwas et la recherche [ECFR], un organisme proche des Frères musulmans. Al-Qaradawi est le principal théoricien d'un « islam européen » qui voudrait abuser des standards occidentaux de liberté religieuse en érigeant un système (parallèle) de charia à côté du droit civil établi, couplé à un prosélytisme islamique agressif (da'wa). Ramadan approuve cette stratégie (4).
3) Et, comme toujours, Tariq Ramadan sait jouer de l’ambivalence du mot charia, qui désigne la voie mais également un code particulièrement sectaire et rétrograde. Il continue donc de passer son temps à botter en touche : il prétend vouloir la charia spirituelle, pas la charia juridique parce qu’elle serait trop archaïque (5).
4) Rappelons que son propre frère Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, avait provoqué une tempête de protestations lorsqu’il avait signé dans «Le Monde» une tribune libre sur la Charia dans laquelle il prônait les vertus de la lapidation des femmes et les hommes adultères (6) !
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