Les conséquences des élections présidentielles françaises sur les relations franco-israéliennes
Résumé : Il est peu probable que l'élection cette semaine de Nicolas Sarkozy comme Président conduise à un changement substantiel de la politique française envers Israël, bien que la tonalité des relations franco-israéliennes puisse s'améliorer. Même l'administration française la plus favorable continuera à tenir compte des liens traditionnels de la France avec le monde arabe, d'une population musulmane importante en France, et de l'opinion publique qui n'est pas du tout favorable à Israël. La promesse de Sarkozy de promouvoir un rapprochement transatlantique ne signifie pas nécessairement que cela conduise à un changement positif de la politique française vis-à-vis d'Israel. Il est également possible qu'une coordination franco-américaine (ou euro-américaine) renforcée sur le conflit israélo-palestinien (combinée à un changement possible de l'administration américaine), puisse accroître les pressions diplomatiques sur Israël. Cependant, malgré des désaccords politiques, on assistera plus probablement au maintien du dialogue existant et à un processus d'amélioration progressive des relations bilatérales.
Perspectives de la politique française au Moyen-Orient
Le public et les médias israéliens tendent à voir la campagne présidentielle française à travers le prisme du conflit israélo-palestinien et de la crise du Liban. Ils expriment souvent leur espérance d'un changement de la politique moyen-orientale française dans le sens, si tout va bien, d'une attitude plus équilibrée envers Israël. La victoire de Sarkozy a donc été accueillie de façon positive par des médias et l'opinion publique.
L'espoir d'un changement est probablement lié à l'hypothèse que la fin de la présidence de Chirac aura un impact important sur la politique française au Moyen-Orient. De fait, pendant les douze années de son règne (1995-2007), Chirac s'est impliqué personnellement, de façon intensive, dans la définition de la politique moyen-orientale française. Cette implication s'est souvent traduite par une attitude anti-israélienne et pro-arabe. Le public israélien n'a pas oublié l'attitude hostile de Chirac envers Israël ni son soutien unilatéral massif à Arafat et à l'Autorité palestinienne, surtout pendant les premières phases de la deuxième Intifada.
L'espoir israélien d'un changement dans la position française découle des déclarations amicales du nouvel élu Sarkozy à l'endroit d'Israël, mais aussi de sa lutte intransigeante contre les agressions antisémites en France. De plus, les Israéliens pensent généralement que l'attitude chaleureuse de Sarkozy envers les États-Unis pourrait aussi servir les intérêts d'Israël.
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