Une leçon de reconnaissance

Une leçon de reconnaissance

Par André Benayoun, avocat. Délégué du Crif d'Ile-de-France.



La France a élu à la présidence de la République et pour la première fois un homme issu de l'im­migration.

Des craintes ont été exprimées ici et là parce que le candidat postulant à la magistrature suprême ne pouvait décliner une généalogie purement française.

Et certains n'ont pas manqué de lui rappeler ses origines dans un esprit malveillant.

Nombreux sont ceux et celles qui ont réagi avec indignation et colère contre ces attaques perfides. La France dans son ensemble a fait preuve d'une grande maturité politique.

La France a su vaincre ses démons et ses peurs pour élire un homme qui a exprimé la volonté de lui rendre ce qu'elle lui a donné.

Pourquoi cette reconnais­sance ? La France est une terre fraternelle, même dans les mo­ments sombres de son histoire.

Qu'est-ce que la fraternité ? On peut la définir dans son énoncé le plus simple, comme l'attitude par laquelle chacun s'engage à ne pas nuire à autrui. Une telle définition est réductrice. Elle n'est que le cheminement du chacun pour soi qui est la forme de l'égoïsme la plus déshuma­nisante.

Or, depuis des décennies, La France a offert l'hospitalité à des millions d'êtres humains parce qu'ils n'ont connu dans leur pays d'origine que des atteintes à leur vie et à leur dignité.

En les accueillant, la France leur offre un merveilleux ca­deau, la fraternité comme un but de civilisation. La France a procuré à ses enfants adoptés les mêmes moyens qu'à ses enfants légitimes pour construire une nouvelle vie. »

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