Derrière ces événements tragiques, la volonté délibérée des islamistes de saborder, voire de sacrifier la population de Gaza
Minuit à Paris
Karni, c’est le point de passage des marchandises, des convois humanitaires et des commodités de base entre Israël et la bande de Gaza. Afin d’éviter les très nombreuses tentatives d’attaques contre ce portail névralgique, synonyme de survie pour le million et plus de Gazatis, l’Etat hébreu et la présidence de l’AP ont convenu de l’établissement d’un camp de la Sécurité Préventive, à environ 150 mètres du point de transit. Son rôle : empêcher les terroristes d’approcher des Israéliens, et s’assurer de ce fait que l’approvisionnement de Gaza n’est pas interrompu.
Depuis longtemps, ce camp de filtrage dérangeait le Hamas, qui y voit un acte évident de collaboration entre Palestiniens et Israéliens. Quelque chose qui ressemble à de la cohabitation intelligente, soit exactement ce que les islamistes tentent de saborder, par tous les moyens, depuis le retrait de Tsahal de la bande et l’abandon des implantations.
Ce mardi, alors que les affrontement directs entre les forces présidentialistes et celles du 1er ministre ont atteint, depuis trois jours, l’intensité qui les caractérisait avant l’accord de la Mecque, les miliciens de la Résistance Islamique ont lancé une attaque meurtrière contre le poste palestinien de Karni. Un commando a ainsi tiré un missile RPG (antichar) contre un véhicule de la Sécurité Préventive. Sous l’impact, le camion s’est retourné et les miliciens de Hanya ont "fini" les blessés à l’arme automatique. L’attaque s’est soldée par le décès de onze policiers, auquel bilan il faut ajouter un membre du Fatah, qui, fuyant probablement les combats, s’est approché de la barrière de sécurité avec son arme. Il a été immédiatement abattu par les soldats israéliens, suivant leurs consignes très strictes, tandis qu’un camarade qui l’accompagnait a été blessé.
Dès que la nouvelle du guet-apens fut connue, M. Abbas, les Egyptiens et les Israéliens ont convenu de transférer du Sinaï à Gaza environ 500 recrues des forces loyalistes, qui suivaient un entraînement en Egypte. Pour ce faire, le poste de passage de Rafah a brièvement été ouvert, dans un seul sens, avec la bénédiction de Jérusalem, pour être aussitôt refermé après le passage de la troupe.
Ces hommes viennent s’ajouter aux quelques 11 000 membres des forces de sécurité, qui font face à 3 500 miliciens du Hamas, sur le territoire côtier autonome. Ces chiffres proviennent de l’évaluation de la cellule palestinienne de la Ména et ne prennent en compte que les individus effectivement capables de se servir d’une arme. Les chiffres publiés par les belligérants sont plus élevés.
Au moins sept autres membres des factions rivales ont été tués, ce jour, lors des combats de rues qui font rage à l’heure où je rédige ces lignes. Toute la bande est concernée, et les civils se barricadent chez eux, laissant le pavé aux protagonistes armés.
Dans un premier temps, après l’embuscade, les combats faisaient rage autour des points d’appui et des barrages, en ville, tenus par les policiers d’Abou Mazen. Ces positions étaient les cibles des attaques au fusil-mitrailleur des fondamentalistes.
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Ne les oublions pas