Jean Zay est né à Orléans le 6 août 1904 d'un père juif alsacien dont les parents avaient choisi la France en 1871, directeur du journal radical-socialiste Le Progrès du Loiret, et d'une mère protestante de la Beauce, institutrice. À l'école primaire, rue des Charretiers, il rencontre René Berthelot, futur directeur du conservatoire d'Orléans, qui deviendra son meilleur ami. Puis il poursuit ses études au lycée Pothier. Il y fonde un journal lycéen, et obtient un prix de composition de littérature française au Concours général de 1922.
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Débuts professionnels [modifier]
Avec quelques amis (René Berthelot, Roger Secrétain) il fonde en avril 1925 une revue littéraire orléanaise, Le Grenier qui, après 18 numéros, devient Le Mail. Pour payer ses études de droit, Jean Zay devient occasionnellement journaliste et clerc d'avoué. Devenu avocat, il s'inscrit en 1928 au barreau d'Orléans, dont il devient bientôt un des plus brillants orateurs.
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La (courte) carrière politique [modifier]
Jean Zay s'engage très tôt en politique. Dès ses études secondaires, il adhère aux Jeunesses laïques et républicaines, puis, à sa majorité (21 ans) il s'inscrit au parti radical. Il fréquente les cercles républicains, devient membre de la Ligue des Droits de l'Homme, responsable de la Ligue de l'Enseignement et se fait initier à la loge maçonnique Etienne Dolet en 1926. En 1932, à 27 ans, il est élu député du Loiret (radical-socialiste). Il est alors le plus jeune député de France. En 1936, Albert Sarrault le nomme sous-secrétaire d'Etat à la présidence du conseil. Quelques mois plus tard, il est réélu et devient, à 32 ans, le 4 juin 1936, membre du gouvernement de Front populaire comme ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts. Il le restera sous les divers gouvernements qui se succèderont, jusqu'à sa démission du 2 septembre 1939 pour rejoindre l'armée combattante, estimant qu'il doit accompagner l'effort de sa classe d'âge.
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La guerre [modifier]
Malgré son état de santé déficient, il demande à être intégré dans une unité combattante.Son courage et son dévouement seront signalés par ses supérieurs : Toujours volontaire pour les missions délicates ou périlleuses. En 1940, requis à Bordeaux pour une session parlementaire, il doit quitter son régiment pour s'y rendre, et reçoit là l'ordre de s'embarquer sur le Massilia avec Georges Mandel et Pierre Mendès France pour rejoindre le gouvernement qui se replierait en Afrique du Nord. Arrivé au Maroc, le guet-apens se révèle : les parlementaires trop influents ont été écartés, pour ne pas gêner le vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Il est arrêté plus tard, et jugé pour désertion en présence de l'ennemi, sur ordre du gouvernement de Vichy.
En juin 1940, il est condamné, par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand, à la déportation et à la dégradation militaire, volontairement la même peine que pour l'affaire Dreyfus, jamais prononcée depuis, pour une durée indéterminée, il est détenu d'abord au fort Saint-Nicolas à Marseille, puis à la prison de Riom. Il subit une violente campagne de presse orchestrée par Philippe Henriot, ministre de l'Information du gouvernement de Vichy, réclamant la condamnation à mort du « Juif Jean Zay ».
De sa prison de Riom, Jean Zay peut continuer à recevoir régulièrement sa femme et ses deux filles, dont la cadette née après son arrestation. Il peut écrire et communiquer avec ses amis. Là, il fait le choix de rester dans la légalité, et refuse une évasion que la Résistance aurait pu réaliser sans peine, étant donnée sa puissance dans la région. Il continuera à travailler pendant sa captivité, préparant les réformes qu'il pensait pouvoir mettre en œuvre après la libération
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L'assassinat [modifier]
Mais le 20 juin 1944, des miliciens de Joseph Darnand viennent le chercher à la prison, sous le prétexte d'un transfert à la prison de Melun, lui laissent entendre ensuite qu'ils sont des résistants déguisés qui ont pour mission de lui faire rejoindre le maquis, et l'assassinent dans un bois à Molles dans l'Allier.
Son corps sera retrouvé par des chasseurs en 1946, et ses assassins poursuivis.
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La réhabilitation à titre posthume [modifier]
Le 5 juillet 1945, la Cour d'Appel de Riom réexamine les faits reprochés au sous-lieutenant Jean Zay, constate qu'à aucun moment il ne s'est soustrait à l'autorité militaire, et que
« les poursuites intentées contre le sous-lieutenant Jean Zay ne peuvent s'expliquer que par le désir qu'a eu le gouvernement d'atteindre un parlementaire dont les opinions politiques lui étaient opposées et qu'il importait de discréditer en raison de la haute autorité attachée à sa personnalité ».
Elle annulera donc le jugement inique du 4 octobre 1940, et Jean Zay sera pleinement réhabilité, à titre posthume.
(wikipedia)