MEMRI Middle East Media Research Institute
Dépêche fr. n° 232
Karol Sakr, fille du dirigeant des Gardiens du Cèdre, réclame la séparation des pouvoirs et la paix avec Israël.
Ci-dessous des extraits d´une interview de la chanteuse libanaise Karol Sakr, fille du politicien de droite en exil Etienne Sakr - aussi connu sous le nom d´ "Abou Arz". L´entretien a été diffusé sur MTV le 26 novembre 2010.
Voir les extraits vidéo sous-titrés en anglais : http://www.memri.org/clip/en/0/0/0/0/0/0/2834.htm
Karol Sakr : Si je n´étais pas chanteuse, je serais certainement entrée en politique - non en tant que ministre ou députée, mais en tant que présidente. Facilement. Si vous voulez changer quelque chose, il faut agir à la racine, pas seulement en surface.
Interviewer : Que changeriez-vous, si vous étiez présidente de la république ?
Karol Sakr : j´ai un projet.
Interviewer : Quel est votre projet ? Dites-moi les trois points principaux.
Karol Sakr : La première chose que je ferais, c´est rétablir l´autorité du président, car un monstre à trois têtes ne peut pas survivre. Une fois rétablie l´autorité présidentielle, la présidence s erait ouverte à tous les groupes religieux. C´est la première chose.
Deuxi��mement, j´imposerais la laïcité de l´État. Je voudrais séparer la religion et l´État. Les religieux devraient s´occuper de religion et les hommes politiques de politique. Prenez la Turquie, par exemple. Avant Atatürk, on appelait la Turquie "l´homme malade [de l´Europe]". Atatürk a imposé un régime laïc, a changé toutes les manifestations religieuses, imposé l´alphabet latin, et en cinq ou six ans, le pays est devenu la Turquie Al-Fatat ["jeune"].
Interviewer : Quelle est la troisième chose que vous feriez ?
Karol Sakr : La troisième chose serait de déclarer la neutralité du pays. La Suisse a déclaré sa neutralité, et a établi l´armée de défense la plus forte du monde. Si le Liban avait un gr and président, il attirerait de grands ministres et députés. Si je m´asseyais avec eux pour parler, nous serions d´accord pour faire du Liban un pays neutre.
Interviewer : Pensez-vous que ce serait si simple ?
Karol Sakr : Vous pensez que j e rêve ?
Interviewer : Oui. Si c´était si simple, d´autres l´auraient fait.
Karol Sakr : Permettez-moi de vous dire quelque chose. Il y a le mal et il y a le bien. Tout le monde se concentre sur le mal ces jours-ci. Pourquoi ? Parce que c´est distrayant. Le mal implique des guerres, des ventes d´armes, des funérailles, la mort. C´est divertissant. Il y a de l´action. La paix, c´est ennuyeux. Tout le monde est attiré par le mal, par l´argent. Vous dites que je rêve. Pourquoi est-ce que je rêve ? On dit que le rêve est...
Interviewer : Tout d´abord, le Liban ne peut pas être neutre. Il est au cœur du conflit.
Karol Sakr : Donc, faisons la paix. Le sud est dans les mains d´Israël et le nord dans les mains de la Syrie, n´est-ce pas ? Je ne veux pas les combattre. Nous, Arabes, avons un complexe guerrier. Nous manions l´épée et voulons nous battre. Pourquoi nous battre ? Nous avons eu assez d e guerres et de mort. Je pense à mon fils et à ma fille.
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