Les affrontements entre l'armée libanaise et des militants extrémistes ont repris lundi au nord du pays, tandis qu'un attentat a
frappé Beyrouth. Ce sont les plus graves incidents avec des palestiniens depuis vingt ans. Bernard Kouchner a téléphoné au
premier ministre libanais Fouad Siniora et a évoqué un projet de rencontre. Le patron du Quai d'Orsay est inquiet de la situation.
Bernard Kouchner, première. Le chef de la diplomatie française devrait rencontrer, très prochainement, le Premier ministre libanais Fouad
Siniora. C'est ce qu'annonce le Quai d'Orsay lundi, au lendemain des affrontements à Tripoli et de l'attentat à Beyrouth. Le bilan est lourd:
57 morts (27 soldats, 15 activistes et 15 civils) à Tripoli, dans le nord du pays, après les heurts entre l'armée libanaise et les militants
palestiniens du mouvement Fatah al-Islam, au moins un mort (une femme de 63 ans) et dix blessés dans le quartier chrétien d'Achrafieh
à Beyrouth après l'explosion d'un engin piégé.
Dès dimanche, Bernard Kouchner a téléphoné à Fouad Siniora "pour lui rappeler toute l'importance que nous accordons à
l'indépendance, à la souveraineté et à la stabilité du Liban et pour s'enquérir de la situation, notamment à Tripoli", selon un communiqué
du Quai d'Orsay. "Il lui a exprimé la solidarité de la France et sa confiance dans les autorités libanaises pour rétablir le calme et restaurer
l'ordre dans cette région du Liban."
Rafic Hariri pas oublié
Le ministre français des Affaires étrangères - qui a en outre lundi discuté avec Javier Solana, haut représentant de l'Union européenne
pour la politique extérieure - a réaffirmé "l'attachement" de Paris "à la mise en place du tribunal à caractère international chargé,
notamment, de juger les assassins de Rafic Hariri et de ses compagnons".
Il y a urgence car le pays est sur le point de s'embraser. Le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al Bared, près de Tripoli, a de
nouveau été lundi la cible de bombardements meurtriers de l'armée libanaise. De leur côté, les combattants du Fatah al Islam ont lancé
des grenades et tiré à la mitrailleuse sur les postes de l'armée autour du camp de réfugiés, où vivent 40 000 personnes. Au moins huit
civils ont été tués et 20 autres blessés dans ces bombardements.
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