Tsippi Livni achève sa visite en France
Claire Dana Picard
jeudi 7 décembre 2006 - 09:08
Après avoir évoqué de façon laconique la visite de la candidate socialiste française Ségolène Royal en Israël en début de semaine, la presse israélienne ne parle pas beaucoup du voyage de la ministre des Affaires étrangères Tsippi Livni en France.
Cette dernière, arrivée mardi soir à Paris, a eu un entretien avec le ministre français de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avant de rencontrer le lendemain son homologue français Philippe Douste-Blazy. Elle a ensuite été reçue dans la journée par le président Jacques Chirac.
A l’issue de ses discussions avec le chef de la diplomatie française, Livni a tenu en compagnie de son hôte une conférence de presse. Elle a alors évoqué la question nucléaire et a estimé qu’il fallait prendre des mesures sévères contre l’Iran. Livni a ajouté qu’il fallait agir rapidement, étant donné que "les Iraniens cherchaient visiblement à gagner du temps" afin de promouvoir leur programme.
Douste-Blazy a précisé pour sa part que la France adoptait les mêmes positions et qu’il existait déjà un consensus international à ce sujet bien qu’aucun accord n’ait été conclu sur la nature des sanctions. Il a ajouté que la crédibilité de l’Onu était en jeu dans cette affaire.
Livni a également évoqué les vols des avions israéliens au dessus du territoire libanais, qui avaient failli créer un incident diplomatique entre Israël et la France. Elle a tenu à préciser à ce sujet qu’ils avaient pour objectif de recueillir des informations.
Parlant à son tour de la question libanaise, le chef de la diplomatie française a salué le déploiement des troupes de l’armée libanaise le long de la frontière avec Israël. Il a ajouté qu’il était important de veiller en outre sur le respect de l’embargo sur les armes introduites clandestinement au Liban.
Après son entretien avec son homologue français, la ministre des Affaires étrangères a été reçue par le président Jacques Chirac. La question du survol du Liban par les appareils de l’armée de l’Air israélienne a également été évoquée lors de ces entretiens. Chirac a souligné que la France soutenait le gouvernement du Liban, qu’elle considérait comme "légitime". Il a en outre émis l’espoir de voir appliquée la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies et réglée la controverse concernant les fermes de Shebaa.
Jacques Chirac a tenu par ailleurs à rappeler à son interlocutrice qu’il existait "une amitié profonde" entre Israël et la France. Evoquant ensuite la question palestinienne, Chirac a indiqué que la France était inquiète de la situation humanitaire de la population de l’AP et souhaitait voir la relance des pourparlers entre les deux camps.
Le président français a rappelé qu’il soutenait le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (Abou Mazen). Quant à la Syrie, Jacques Chirac a indiqué que le régime de Damas devait subir des changements et respecter les résolutions de l’Onu.
arouts7