Santa María la Blanca est un ancien lieu de culte juif puis catholique et aujourd'hui un musée, situé dans la ville espagnole de Tolède[1]. Construite au XIIe siècle afin de servir de synagogue, elle fut transformée en église après les pogroms du XIVe siècle. Elle appartient aujourd'hui à l'Église catholique qui en a fait un musée ouvert au public.
La synagogue Santa María la Blanca à Tolède a été construite en 1180 comme l'atteste une date en hébreu sur l'une des poutres. Tolède était déjà reconquise par les princes chrétiens. C'est un superbe exemple de style mudéjar qui ressemble plus à une mosquée qu'à une synagogue, notamment par l'absence de galerie pour les femmes. Également typiquement mudéjar sont : l'utilisation de murs blancs et lisses faits en briques recouvertes de ciment et de chaux, la décoration géométrique des frises, mais végétale des chapiteaux. La synagogue se caractérise par cinq nefs séparées de piliers soutenant des arcs en fer à cheval. Son architecture influença beaucoup celle de la synagogue de Ségovie.
En 1260, la communauté juive de Tolède obtint l'autorisation exceptionnelle d'Alphonse X de reconstruire ce qui serait « la plus grande et la plus belle » synagogue d'Espagne, ce qui contrevenait à une bulle du pape Innocent IV. L'édifice fut donc érigé en territoire chrétien par des maçons maures et fut financé par la communauté juive de la ville de Tolède, représenté par don Yosef ben Shoshan. Une fois terminée, elle fut nommée « grande synagogue », puisqu'elle constituait le principal lieu de culte hébraïque à Tolède. Pendant des années, les juifs tolédans vinrent dans cette synagogue pour prier et étudier le Talmud, mais cette période prit fin lors de l'attaque de la Juiverie en 1355 et des massacres de 1391.
Elle fut transformée en église dès 1405 après ce que des siècles plus tard on aurait appelé un pogrom mené par saint Vincent Ferrier [2]. C'est aujourd'hui un musée.
La synagogue est toujours propriété de l'Église qui aurait voulu l'échanger avec les autorités israéliennes contre une salle du monument connu comme la « tombe du roi David » à Jérusalem qui selon la tradition chrétienne aurait abrité le dernier souper du Christ[3]. Ce qui ferait d'un bien spolié une monnaie d'échange, et non une équitable restitution.
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