Nicolas Sarkozy présente à Madrid son idée de traité simplifié
31 mai 05:31 - par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) - La lutte contre le terrorisme et la relance de l'Europe institutionnelle domineront le voyage de Nicolas Sarkozy jeudi à Madrid, où le président français se rend pour la première fois depuis son accession à l'Elysée.
Le chef de l'Etat s'entretiendra en tête-tête avec le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui avait soutenu la candidate socialiste Ségolène Royal durant la campagne française.
Fait plus inhabituel, un entretien est prévu avec le leader de l'opposition Mariano Rajoy (PP), qui fut comme lui ministre de l'Intérieur de 2000 à 2002.
"Le Partido popular est un membre majeur du parti populaire européen, une organisation où l'UMP est représentée, et il n'est pas question de trahir des amitiés politiques et personnelles", a précisé un proche de Nicolas Sarkozy.
Comme il l'a récemment fait avec l'Allemande Angela Merkel et l'Italien Romano Prodi, le chef de l'Etat français présentera à son homologue espagnol son idée de traité "simplifié" ne reprenant que le volet institutionnel du projet de Constitution que la France a rejeté par référendum en mai 2005 (et que l'Espagne a approuvé de la même manière à 76%).
"Ce déplacement peut être utile pour essayer de faire avancer le projet", a précisé à la presse le porte-parole de l'Elysée, David Martinon. "Nous espérons que le gouvernement espagnol sera réceptif à cette idée".
"Le projet de Constitution, en l'état, ne peut entrer en vigueur car il n'a pas été ratifié", a-t-il fait valoir. "La question est maintenant de savoir comment faire pour avancer, pour ne pas rester bloqués".
UNION DE LA MÉDITERRANÉE
Nicolas Sarkozy évoquera également "la question du gouvernement économique européen" et le projet d'union de la Méditerranée "pour lequel les deux pays ont des intérêts communs évidents", a-t-on ajouté de même source.
Le chef de l'Etat, qui sera accompagné du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, de celui de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie et du secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet, doit avoir "des débats de fond" sur des sujets bilatéraux comme la lutte contre le terrorisme, qu'il soit d'origine basque ou islamique.
Sur ce sujet, "la France est solidaire de la position du gouvernement espagnol", a précisé David Martinon. "Mais le président a toujours à l'esprit qu'il est le garant de la vie des policiers et des gendarmes français qui sont engagés aux côtés de leurs homologues espagnols".
La question des interconnections électrique et ferroviaire transpyrénéennes, qui se heurtent à une levée de bouclier des écologistes, sera aussi abordée. Nicolas Sarkozy défend l'idée de mettre en place des "autoroutes de la mer" entre les ports français du Havre et espagnol de Gijon par exemple.
Cette visite d'une journée destinée à consolider les "relations confiantes et de bon voisinage" qui existent entre Paris et Madrid se conclura par un dîner avec le roi Juan Carlos au palais de la Zarzuela.
Les deux hommes entretiennent "des relations très amicales, et ils se tutoient", précise l'entourage du président français.
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