Gilles William Goldnadel
Le Hamas, dont l’un des dirigeants - faut-il le rappeler ? - est l’actuel Premier ministre du gouvernement palestinien d’union nationale, continue à tirer sur la ville de Sderot, à partir du territoire de Gaza évacué sur ordre de Sharon.
Le Hamas, pourtant, ne fait pas l’objet d’une réprobation unanime de la communauté internationale politique et médiatique, qui ne le désapprouve – quand elle le fait – que du bout des lèvres.
Mieux – ou pire –, agresseurs et agressés sont renvoyés dos à dos, l’Israélien étant appelé rituellement à la plus grande des retenues.
De son côté, le Hezbollah, l’agresseur de l’an dernier, continue tranquillement à se réarmer pour une prochaine attaque, avec l’aide de la Syrie, et au nez et à la barbe des troupes onusiennes et malgré les résolutions votées au Conseil de Sécurité. On pourra toujours, si besoin est, juger de la fiabilité du système de garantie, dont on veut persuader depuis toujours l’État juif de se satisfaire.
Hier, l’organisation des Nations Unies a enfin décidé, envers et contre tout, de créer un tribunal international pour instruire sur l’assassinat de Rafic Hariri, mais dans le même temps, Fouad Siniora, le Premier ministre libanais, s’est précipité sur le premier micro venu pour implorer « sa sœur, la Syrie » de ne pas considérer qu’elle serait visée par une telle procédure…
Dans le même temps, le chroniqueur diplomatique de Radio France, avec un réalisme pertinent, mais qu’il ne pratique pas habituellement avec tous les acteurs politiques internationaux, a justifié cette attitude par la crainte de Damas.
Récemment, le Hamas – toujours lui – a inventé pour l’amusement des enfants de Palestine, le personnage de Farfour, sosie de la célèbre souris de Walt Disney, qui prône aux bambins le djihad à l’encontre de la population « sioniste ».
De nombreux observateurs ont constaté que la célèbre firme américaine, habituellement prompte à engager des actions en contrefaçon sur tous les points du globe, s’est, cette fois-ci, sagement abstenue, en raison de la peur qu’inspire le mouvement terroriste.
Il y a quelques semaines, j’évoquais le cas de l’agence Reuters, qui avait menacé un quotidien italien de rompre toutes relations contractuelles au cas où celui-ci persisterait à nommer dans les dépêches d’agence les kamikazes palestiniens « terroristes » au lieu du terme - ô combien convenu - d’«activistes». Avec une candeur désarmante, le PDG de l’agence justifiait cette appellation au nom de la sécurité de ses journalistes sur le terrain…
Vous voyez bien où je veux en venir : à la constatation de l’existence d’un syndrome de Mickey : au Proche-Orient la violence hélas, impressionne. Au rebours de l’excessive modération, qui affaiblit.
Je suis le premier à m’en désoler.
Mais je le sais.
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