on parle beaucoup de ce texte, le voici en entier, et il prouve que Jabotinski avait raison avant tout le monde.
Zeev Jabotinsky, La muraille de fer, 1923
Mon intention n’est pas de dire qu’un accord quelconque avec les Arabes palestiniens est absolument hors de question. Tant que subsiste, dans l’esprit des Arabes, la moindre étincelle d’espoir qu’ils pourront un jour se défaire de nous, nulle belle parole, nulle promesse attirante n’amènera les Arabes à renoncer à cet espoir, précisément parce qu’ils ne sont pas une populace vile, mais une nation bien vivante.
Or, une nation bien vivante n’est disposée à faire des concessions sur des questions aussi vitales que lorsqu’elle a perdu tout espoir de « se défaire de nous » et que toute brèche de la « muraille de fer » est définitivement colmatée. Ce n’est qu’alors que les groupements extrémistes et leurs slogans « Jamais, au grand jamais ! » perdront leur influence. Alors seulement, ils céderont la place à des groupes plus modérés ; alors seulement, ces derniers pourront faire entendre leur voix et proposer des concessions mutuelles.
C’est à ce moment-là qu’ils commenceront à négocier avec nous sur les questions pratiques, telles que les garanties contre l’expulsion des Arabes et pour l’égalité des droits civils et politiques. Mon espérance et ma foi sont que nous leur accorderons alors des garanties satisfaisantes et que les deux peuples pourront vivre en bon voisinage.
Toutefois, la seule voie qui puisse nous mener à un tel accord est celle de la « muraille de fer », c’est-à-dire l’existence d’une force, en Palestine, qui ne soit influencée d’aucune façon par les pressions des Arabes. Autrement dit : le seul moyen d’arriver à un accord futur est le renoncement à la tentative d’arriver à un accord, aujourd’hui.