Le Conseil de sécurité refuse de condamner les propos d’Ahmadinejad sur Israel
Le Conseil de sécurité des Nations unies a refusé dans la nuit de vendredi à samedi d’approuver une déclaration condamnant les propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad sur Israel en raison de l’opposition de l’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, selon des sources diplomatiques.
Le Qatar, seul pays arabe au Conseil, avait affirmé de son côté ne pas avoir d’instructions, ce qui signifiait également qu’il était impossible de faire passer le texte, d’après ces mêmes sources, puisque les 15 membres du Conseil n’auraient pas donné leur accord.
L’ambassadeur de la France, Jean-Marc de La Sablière, a annoncé qu’il essaierait à nouveau lundi d’obtenir l’unanimité des 15. "L’enjeu est une vraie question de principe. Quand le président d’un pays parle de la destruction d’un autre pays, un membre des Nations unies, c’est une question grave." Et de souligner que des propos similaires avaient été condamnés par le Conseil de sécurité en 2005.
En octobre 2005, le président iranien avait estimé dans un discours que le "régime sionniste (d’IsraJel) devait être rayé de la carte". Dimanche dernier, selon l’agence de presse officielle iranienne IRNA, il a déclaré qu’avec la guerre de l’été 2006 entre le Hezbollah libanais et IsraJel, "la nation libanaise (avait) déclenché le compte à rebours des jours restant jusqu’à la destruction du régime sionniste". "Si Dieu le veut, dans un avenir proche, nous serons témoins de la destruction du régime corrompu de l’occupant", a-t-il ajouté.
Selon des diplomates onusiens, l’Indonésie a accusé le Conseil de sécurité de défendre Israel sans rien faire contre les agressions visant les Palestiniens. Djakarta a aussi estimé que le président iranien n’avait pas réellement menacé l’Etat hébreu et souligné que le Conseil n’avait rien fait contre les ministres israéliens qui menaçaient l’Iran ou quand le quotidien "Haaretz" avait appelé à l’assassinat de M. Ahmadinejad. La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont répondu qu’il y avait une différence entre les commentaires d’un journal et ceux d’un chef d’Etat.
"Le fait de critiquer la déclaration (prêtée au président Ahmadinejad) ne signifie pas que l’on ne doive pas critiquer la politique ou les actions d’Israel, mais c’est différent de l’appel d’un chef d’Etat à la destruction d’Israel", a déclaré aux journalistes l’ambassadeur américain Zalmay Khalilzad. Presse Canadienne
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