Pendant que les médias et la coalition politique festoient les succès de leurs « poulains », la mort poursuit son cours de manière typiquement palestinienne dans la bande de Gaza.
Les événements se précipitent depuis cinq jours dans ce territoire qui a été vidé de ses Juifs pour y « permettre le développement de l’économie et la prospérité des habitants ».
Cela fait longtemps que l’on attendait le moment crucial où Ismaïl Hanyeh et le Hamas allaient tenter de faire définitivement pencher la balance en leur faveur, en soumettant le Fatah et son chef Abou Mazen. Les innombrables embrasements, et les cessez-le-feu obtenus par l’entremise des Egyptiens, ne trompaient personne. Ce n’était qu’une question de temps.
Après avoir pris le contrôle des principaux axes de circulation, les milices terroristes affiliées au Hamas ont entrepris un quadrillage méthodique des points névralgiques de la Bande de Gaza, du Nord au Sud.
Les combats sont cruels et sans pitié, les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Hier, une manifestation « pacifique » de Palestiniens contre les combats, à Khan Younes, a été la cible des tirs des terroristes. Ailleurs, un commando a fait irruption par un tunnel creusé sous l’édifice, dans un poste de commandement du Fatah, assassinant froidement une dizaine de personnes.
Ce matin, le Hamas a commencé à prendre pour cible les derniers bastions symboliques appartenant au Fatah, et annonce que « cette fois-ci, ils iront jusqu’au bout.»
La « résistance » des forces fidèles à Abou Mazen est quasiment inexistante.
Des dizaines d’officiers de la police palestinienne ont fui vers l’Egypte, les chefs « politiques » du Fatah sont aux abonnés absents, et Abou Mazen multiplie les déclarations que personne n’écoute.
Il n’y a qu’en Judée-Samarie, où le Fatah est (pour le moment) plus fort que le Hamas, qu’une réaction commence à se manifester timidement. Des dizaines de terroristes du Hamas y ont été interpellés par la Police palestinienne.
En quelques jours, une centaine de personnes ont été tuées, sans que cela ne soulève la moindre protestation, ni du Conseil de Sécurité, ni de l’Union Européenne, ni d’Amnesty ni…ni…ni…
Les balles ne sont pas israéliennes.
Aucune solution n’est en vue à l’horizon. Les Egyptiens sont découragés. Israël ne veut pas intervenir.
Les timides tentatives de l’ONU de proposer l’arrivée d’une force multinationale d’interposition ont été balayées d’un revers de la main par Hanyeh.
« Si une force internationale arrive ici, nous la considérerons comme une force d’occupation »
Alors que faire ?
Lorsque Binyamin Netanyahou avait averti de la création d’un « Hamastan », ses opposants l’avaient accusé de « répandre la peur dans la population. »
Et aujourd’hui, tous les analystes politiques israéliens redoublent aujourd’hui d’imagination pour expliquer la situation, alors que ce scénario était prévu et annoncé.
Parmi ceux qui avaient prévu les événements tels qu’ils se déroulent actuellement, il y avait aussi Moché (Bouggy) Yaalon, ancien chef d’Etat major, et qui avait payé de son poste son scepticisme quant à l’évacuation du Goush Katif.
Son remplacement par Dan Haloutz avait constitué l’une des nombreuses escroqueries politiques pratiquées par Sharon pour arriver à ses fins.
Yaalon n’a cessé depuis avant même son éviction, de s’exprimer sur les risques encourus par Israël, sur la voie de garage empruntée par le gouvernement Olmert, et ses analyses pointues sont toujours pertinentes et vérifiées.
Et à nouveau, s’allonge la liste de ceux qui ouvrent les yeux quand il est trop tard : des officiers de Tsahal de la division de Gaza avouent maintenant publiquement « qu’on aurait du écouter Yaalon à l’époque.
La Hitnatkout a propulsé le Hamas en avant, et tout ce qu’il avait dit se réalise sous nos yeux ».
Mais voilà. L’urgent était de chasser les Juifs du Goush Katif, pour effectuer « un changement de cap historique vers la paix… »
Aujourd’hui, l’ancien chef d’Etat major avertit : « Ce qui se passe à Gaza n’est que le début. »
Quant à la solution, pour peu qu’il y en ait une, Bouggy Yaalon insiste sur la nécessité vitale pour Israël « de ne compter sur personne, et d’effectuer une offensive terrestre majeure à Gaza ».
Tout en se disant conscient des risques encourus par nos soldats, Yaalon précise « qu’il ne s’agit pas d’intervenir pour rendre service à Abou Mazen, mais parce que le stade suivant c’est la constitution du ‘Hamastan’ et ensuite des bombardements sur Ashkelon, Ashdod, Ofakim, Netivot ou Kyriat Gat ».
Qui maintenant oserait se lever et taxer le général de paranoïa ?!
Les arguments des « pro-offensive » sont en substance les suivants : « Il est vrai que c’est l’option la plus coûteuse en vies humaines de notre côté. Mais nos ennemis s’arment de manière continue, et plus nous attendons, plus ce sera difficile et meurtrier, car de toutes façons, nous serons tôt ou tard obligés d’entrer à Gaza. »
C’est la thèse de Moché Yaalon, comme de nombreux officiers de Tsahal.
A la fin de son interview, il réitère les déclarations qu’il a déjà exprimées à plusieurs reprises : « Il est certain que ce qui se passe dans la Bande de Gaza, tout comme la deuxième guerre du Liban, sont des conséquences directes de l’évacuation du Goush Katif. »
« Si vous fuyez Gaza, Gaza vous poursuivra ».
En Israël, les Cassandres ont souvent raison.
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