Rien n’échappe à l’interlocuteur habituel du porte-parole du Quai d’Orsay, sur la question du Moyen-Orient. Lors du point de presse du 14 juin, il n’a, en effet, pas manqué de relever une phrase du nouveau président d’Israël, paru dans Le Figaro du même jour (www.desinfos.com/article.php ?id_article=7434) : ’’nous ne pouvons accepter le droit de retour pour les Palestiniens. Si ce droit était reconnu, il y aurait en Israël une majorité palestinienne au lieu d’une majorité juive, ce qui signifie la fin de l’Etat hébreu’’.
Pour être complet, il faut signaler que Shimon Pérès, qui n’a pas la réputation d’être un « faucon » a précisé : Ce n’est pas une question de religion, mais de démographie : un Etat arabe est un pays où les Arabes sont majoritaires et un Etat juif est un pays où les Juifs sont majoritaires » et de poursuivre : « Et de fait, le droit de retour contredit l’idée même de la solution des deux Etats, puisqu’il implique un Etat unique - un Etat palestinien.
Il est évident que « Personne en Israël ne peut accepter ça ».
Paul Giniewski a très bien schématisé la question dans son dernier ouvrage (Le contentieux israélo-arabe, éd. Cheminements, 2007,p. 39) : « Droit au retour ou droit de détruire Israël ? ».
Pour en revenir au point de presse du porte-parole du Quai d’Orsay, celui-ci a été invité par son interlocuteur à répondre à la question suivante : « Est-ce que pour la France, le droit de retour des Palestiniens doit être respecté selon la résolution 194 ? ».
Et le diplomate français de lui répondre prudemment, mais à juste titre : « En ce qui nous concerne, nous sommes favorables à un règlement équitable de cette question sur la base des résolutions pertinentes des Nations unies et du droit international. En tout état de cause, la question des réfugiés doit être abordée dans le cadre des négociations du statut final entre Israéliens et Palestiniens ».
De fait que disait la résolution 194(III) du 11 décembre 1948 de l’Assemblée générale - donc une simple recommandation, dépourvue de toute force contraignante ? : « il y a lieu de permettre aux réfugiés, qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui ne désirent pas rentrer dans leurs foyers... ».
Or, indépendamment du fait - relevé par Paul Giniewski - que 6 Etats arabes (Egypte, Irak, Liban, Arabie saoudite, Syrie et Yemen) votèrent contre cette résolution, sa mise en œuvre fut rapidement rendue impossible en raison de la carence de la Commission de conciliation (Etats-Unis, France et Turquie) qui était, notamment, chargée « de faciliter le rapatriement, la réinstallation et le relèvement économique et social des réfugiés, ainsi que le payement des indemnités ».
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