par Maurice Ostroff
Une exécution en bonne et due forme - originale et bien méritée. A diffuser largement. (Menahem Macina).
Joseph Burg, le père de l’ancien président de la Knesset, Avraham Burg, était une haute figure de la politique israélienne et du sionisme religieux. Burg-père avait l’estime des deux composantes de la société israélienne : les laïques et les orthodoxes. C’était un dirigeant honoré et un érudit apprécié, qui contribua beaucoup à combler l’écart entre les mondes orthodoxe et séculier.
Il fut ministre dans tous les gouvernements israéliens, depuis les premières années de l’Etat jusqu’aux années 1980. Quand on lui demanda quelle composante de l’équation national-religieuse il considérait comme la plus importante : la "nationale", ou la "religieuse", il eut le trait d’esprit suivant : « Pour moi, le plus important c’est le trait-d’union », faisant ainsi allusion au pont qui relie les deux mondes.
Joseph Burg était connu pour sa modération et son pragmatisme, toujours en quête de compromis et de solutions pratiques basées sur les idéaux de l’orthodoxie moderne et de l’unité nationale. Pourtant, son fils Avraham devint un militant de gauche. Quoique Juif orthodoxe portant kippa, "Avrum" préférait Le Parti travailliste au Parti National Religieux, que son père servait si bien, et, en 1988, il fut élu à la Knesset.
En 1995, Avrum Burg quitta la Knesset pour devenir président en exercice de l’Agence Juive. Joseph Burg mourut en 1999, après avoir vécu assez longtemps pour voir son fils élu Président de la Knesset. Plus tard, Avrum brigua la direction du Parti travailliste, mais il échoua. Par la suite, il perdit son poste de Président de la Knesset, en 2003.
Ironie de situation : après avoir quitté la politique, l’ancien militant de La Paix Maintenant prit la tête d’un consortium qui emporta une adjudication pour le rachat et la privatisation de Ashot Ashkelon Industries. La fabrication d’armes représentait quarante pour cent de son activité. En mars 2007, la vente fut annulée, après une révision par le Bureau du Contrôleur des Dépenses de l’Etat et la police.
On peut spéculer sur le rôle qu’ont pu jouer ces diverses déceptions commerciales et politiques dans l’hostilité haineuse d’Avraham Burg envers le sionisme.
Aujourd’hui homme d’affaires, Burg, a pris la nationalité française et voté contre Nicolas Sarkozy aux récentes élections présidentielles. Il considère Sarkozy comme une menace pour la paix du monde.
la suite