Mauvais signe pour l'avenir. Des roquettes Katioucha ont été tirées depuis le Liban sur le nord d'Israël, causant des dégâts mais ne faisant aucune victime.
Pendant l’été 2006, 1 200 roquettes – euh pardon, fléchettes artisanales – étaient tombées sur la seule ville de Kyriat Schmona, la vidant de 90% de ses 200 000 habitants.
A ce jour, ils ne sont pas tous rentrés et le tissu commercial et industriel de la ville est irrémédiablement détérioré.
En 2006, cela avait aussi commencé par quelques tirs test...
Un membre de la sécurité libanaise a parlé, lui, de trois roquettes tirées du secteur de Taïbeh. Deux ont atteint la ville de Kyriat Schmona, la troisième a atterri à proximité d'une position tenue par les casques bleus de la Finul à Houla, un village du Sud Liban.
Ce qui confirmerait la thèse de la chaîne de télévision privée libanaise LBC qui a fait état de trois roquettes depuis le village libanais de Taïbeh.
Immédiatement, Al Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah a hurlé que ce mouvement n’était pour rien dans ce tir. Le Hezbollah qui vit très mal la concurrence que lui livrent les groupes palestiniens en luttant contre l’Etat libanais, va pouvoir détourner l'attention avec beaucoup d'à-propos.
Dans le contexte actuel de lutte de l’armée libanaise contre le « Fatah Al Islam », cela va en arranger plus d’un dans le monde arabe.
Israël fera preuve de retenue dans sa réaction à ces tirs, a cependant déclaré un responsable accompagnant le Premier ministre israélien Ehoud Olmert pour son déplacement aux Etats-Unis.
« C'est une tentative pour provoquer Israël », a-t-il jugé. « Israël ne succombera pas à cette provocation ».
Certes. Quelques remarques cependant s’imposent.
Premièrement, les habitants de Kyriat Schmona et des environs pour qui le cauchemar recommence font peut être une analyse différente. Eux qui ont subi les tirs de quelques 1 200 roquettes (4 000 pour le Nord d'Israël) cet été n’ont vraisemblablement pas envie de revivre le même exode.
Pour plus d’un million de personnes, le salut a consisté en la fuite pour ceux qui le pouvaient et en une vie dans des abris pour les autres. Pendant plusieurs semaines. Pendant que les opinions internationales appelaient Israël à la retenue...
En second lieu, on ne peut s’empêcher de penser que c’est un fort mauvais signe pour les mois qui viennent. Les armes sont encore et toujours au Liban sud malgré les déclarations conjointes du gouvernement libanais et de la FINUL. Il faut donc que cet arsenal vienne de quelque part.
Il y a fort peu de chances qu’elles aient été achetées légalement par des groupes palestiniens puisque chaque observateur et journaliste s’évertue à prouver que les réfugiés palestiniens vivent au Liban dans le plus grand dénuement.
Enfin, si l’hypothèse selon laquelle ces deux roquettes ont été tirées de Taïbeh (Al-Tayyabah) ou Addaisseh, il faudrait en conclure que la FINUL II ne sert à rien.
Une telle pensée n’a jamais effleuré les auteurs de Primo… (ou alors très rarement).
Car le village de Taïbeh est en plein cœur d’une zone surchargée de soldats de la FINUL, à quelques centaines de mètres du contingent népalais et indonésien, à 2 kilomètres du quartier général indonésien. Addaisseh est quasiment à la frontière avec Israël et dépend, lui, du contingent indonésien....et à quelques kilomètres de la ville de Metula dans laquelle résident nos amis d'une agence de presse désormais bien connue (les contacter).
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