Loin des grands titres des journaux et de l’agitation médiatique, le vrai théâtre des opérations se déroule en grand secret. Seules quelques informations filtrent parfois de cette guerre quotidienne que livrent les renseignements israéliens aux différentes factions terroristes vouées au mal qui fourmillent dans les zones sous ‘contrôle’ palestinien. La censure vient ainsi d’autoriser la publication d’un des succès récent de cette guerre de l’ombre qui garantit aux citoyens israéliens une vie quotidienne paisible.
Au cours des derniers mois, les services de sécurité intérieure – le ‘Shabak’ ou ‘Shin Bet’- ont capturé les membres d’une cellule de terroristes qui prévoyaient de multiples attentats et enlèvements, en Judée-Samarie, mais aussi à l’intérieur de l’ancienne ‘Ligne Verte’. Parmi les opérations planifiées : un attentat contre une synagogue de Modiin, la grande ville nouvelle située entre Jérusalem et Tel-Aviv, mais aussi l’enlèvement de ressortissants américains en Judée-Samarie, l’attaque de soldats de Tsahal dans la région de Hévron, ainsi que des attentats à l’arme à feu contre des véhicules empruntant l’autoroute 443, qui relie Jérusalem à Tel-Aviv via Modiin.
Le but de ces attentats et des enlèvements programmés était de faire pression sur les autorités israéliennes pour obtenir la libération du chef du FPLP (le Front Populaire de Libération de la Palestine, un groupe terroriste concurrent de l’OLP) emprisonné en Israël, Ahmed Saadat. Ce dernier est, entre autres, responsable de l’assassinat en 2001 du ministre du Tourisme Rehavam Zeevi, z’l, le dirigeant fondateur du parti de droite Molédet.
C’est l’arrestation il y a quatre mois du meneur de la cellule terroriste, Ramzi Hassine Sharona, qui a permis le démantèlement de l’ensemble du groupe et l’arrestation, à ce jour, de douze de ses membres. Sharona a avoué aux enquêteurs du Shabak avoir noué des liens avec le FPLP de la Bande de Gaza, ses interlocuteurs l’ayant incité à monter une cellule terroriste liée à l’organisation dans la région de Hévron, à l’instar de celles existantes à Shehem (Naplouse) et Djénine. Sharona s’était initialement porté volontaire pour être porteur d’une charge explosive et se faire sauter dans une synagogue de Modiin. Il connaissait en effet bien la région pour y avoir travaillé (illégalement) sur un chantier de la région.
La cellule avait déjà mis en œuvre un enlèvement l’année dernière, mais avait du relâcher la victime immédiatement, les terroristes s’étant effrayés des cris de leur otage. Ils prévoyaient de mettre à exécution d’autres enlèvements de volontaires américains, qui auraient servis de monnaie d’échange contre Ahmed Saadat.
Selon les analyses des spécialistes du renseignement, l’existence de groupes terroristes de ce type montre à quel point il existe des liens opérationnels entre les terroristes de la Bande de Gaza et leurs alter ego des zones autonomes de Judée-Samarie.
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