L'ex-président iranien Khatami dément avoir serré la main de femmes
L'ex-président réformateur iranien Mohammad Khatami a vigoureusement démenti jeudi avoir serré la main de femmes lors d'un voyage en Italie, alors que les conservateurs l'accusent d'avoir ainsi violé la loi islamique.
Des opposants de longue date à M. Khatami ont exprimé leur indignation à la vue d'images vidéo circulant sur internet qui montreraient l'ancien président serrant la main de plusieurs femmes.
"Khatami a démenti officiellement avoir serré la main de quelque femme que ce soit, et le film qui circule n'est pas basé sur la réalité", a dit un communiqué émanant de son bureau, cité par l'agence Isna et le quotidien Ham Mihan.
"Ce film qui circule sur des sites conservateurs et qui le montre serrant la main de femmes italiennes est une version montée, et Khatami a complètement démenti l'histoire", selon le communiqué.
La loi islamique de la charia interdit tout contact physique entre deux personnes de sexe opposé n'ayant pas de lien de parenté. Les responsables iraniens évitent d'ordinaire soigneusement de serrer la main d'une femme lors de leurs déplacements à l'étranger.
M. Khatami, président de 1997 à 2005, s'est rendu en mai dernier en Italie où il a notamment rencontré le pape Benoît XVI.
Selon le quotidien Etemad, des ultra-conservateurs ont organisé lundi une manifestation contre l'ex-président dans la ville sainte de Machahd. Ils ont transmis aussi à un tribunal religieux une plainte demandant à ce qu'il soit jugé, en fournissant une copie du film.
Les manifestants portaient des pancartes disant: "Défroquez Mohammad Khatami" et "Mort à l'ennemi du clergé", selon le journal.
Etemad a expliqué que ces attaques contre M. Khatami visent à le discréditer d'ici la tenue le 14 mars prochain des élections législatives, au cours desquelles les modérés essaieront de reprendre le contrôle de la chambre aux conservateurs.
M. Khatami a déclaré qu'il ne se présentera pas au scrutin mais il reste une des figures les plus emblématiques du mouvement réformateur.
L'ex-président s'occupe de son Centre pour le dialogue entre les civilisations et effectue fréquemment des séjours à l'étranger, mais il commente rarement l'actualité politique iranienne.
[et comment font nos rabbins ?]
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