Quelle est la différence entre l’Etat d’Israël et un asile de fous ?
Réponse: dans un asile de fous, la direction au moins, est censée être saine d’esprit.
Les évènements de ces dernières semaines ont fait de cette blague la description exacte du théâtre de l’absurde que le pouvoir de ce pays met en scène.
C’est grâce aux voix du secteur arabe, que le nouveau ministre de la Défense de l’Etat des Juifs a été élu. Ils ont offert ce poste au personnage qui est selon eux, le responsable des évènements sanglants de 2000.
Et si le soutien des Arabes à Barak semble surprenant, celui des Juifs ne l’est pas moins !
Il est vrai que l’argument selon lequel Barak a de l’expérience en matière de sécurité, est en apparence logique, jusqu’à ce que nous nous rappelions qu’il a déjà été ministre de la Défense et qu’il a été répudié par l’électeur à cause de son échec cuisant.
Mieux que cela, la plupart des problèmes de sécurité dont Barak est censé s’occuper à présent, sont les conséquences directes de ses propres démarches.
Sa faiblesse face aux Palestiniens et sa fuite du Liban sont les fautes originelles qui ont permis la prise de pouvoir du radicalisme au sud et du renforcement au nord.
A présent, par un processus mystérieux incompréhensible et invraisemblable, cet individu reprend la place dont il a été renvoyé, sans avoir à prendre la peine de nous indiquer comment il a l’intention de s’y prendre, cette fois, pour améliorer sa façon d’agir et qu’est-ce qu’il comprend à présent, après six années de coupure du système sécuritaire et public, qu’il ne comprenait pas à l’époque.
Tout cela, avec le concours généreux des membres de son parti, dont il a provoqué la démolition, sans faire quoi que ce soit pour son rétablissement.
Mais Barak n’est qu’une partie de cette scène kafkaïenne qui se dévoile aux yeux du public israélien ces derniers temps.
Dans l’acte précédent, nous avons vu Shimon Pérès élu à la présidence, le jour même où le Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Gaza.
Difficile d’imaginer un événement symbolisant aussi bien combien la carrière politique de ce personnage fut incroyable durant les deux dernières décennies.
Difficile également de trouver quelqu’un qui a une aussi grande part de responsabilité que lui, dans le fait que Gaza s’est transformé en Hamastan.
Non seulement il a été, plus que nul autre, impliqué dans le processus qui a abouti sur l’installation d’un fief du radicalisme à cinq minutes d’Ashkelon, mais c’est essentiellement grâce à la catastrophique initiative qu’il a prise, qui nous a coûté de nombreuses victimes, qui a miné les fondements de la sécurité et qui a aussi semé le désastre chez les Palestiniens, qu’il a gagné le prestige international, grâce auquel il s’est vu octroyer le statut de Président.
Le Premier ministre, qui a décroché sa place non pas grâce à ses capacités, mais uniquement par «chance» et qui s’y accroche malgré le faible pourcentage de soutien du public et l’appel de toutes parts à sa démission, a lui aussi profité du contexte.
La défaite du Fatah, cette branche palestinienne dite « modérée » et qui s’est manifestement engagée à faire disparaître « l’entité sioniste », a survécu grâce à la promesse d’Israël de renoncer unilatéralement à des territoires et de « fixer nous-mêmes nos frontières et notre sort ».
Olmert n’a jamais été soupçonné d’un surplus d’honnêteté, mais vu que le peuple le rejette pratiquement à l’unanimité, on se serait attendu à ce que son mandat touche à sa fin. C’est ce qui aurait du se passer, si nous n’étions pas en plein théâtre de l’absurde.
Aucun système administratif ou gouvernemental ne peut survivre à la débâcle démentielle dont nous sommes témoins à l’heure actuelle, quand nos dirigeants font mine d’ignorer la réalité et exploitent leurs échecs, comme s’il s’agissait de victoires.
Aucun génie boursier, scientifique et aucun progrès technologique ne pourra nous sortir de l’effondrement et de la catastrophe dans lequel ce type de pouvoir nous entraîne.
A la différence de ce qui se passe dans un asile de fous, le citoyen israélien a la possibilité d’élire ses dirigeants ou de ne pas les élire.
Dans une démocratie, il est important de se le rappeler, il n’y a pas de dictateur sur lequel on rejette l’entière responsabilité du destin de la nation.
C’est le peuple qui est, en définitive, responsable de son destin.
Lui et lui seul paiera le prix du spectacle de l’absurde qu’il permet à ses dirigeants de jouer.
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