L’actuelle pénétration militaire, de la Russie, au Proche et au Moyen-Orient, démontre sa volonté d’augmenter, son rôle géostratégique, dans la région : livraisons de combustible nucléaire à la centrale de Busher, en Iran ; défense anti-aérienne des sites nucléaires iraniens par des équipements russes ; livraison d’avions de combat russes MIG 31 et de rampes de lancement de missiles russes SS-26 à la Syrie.
La Russie s’affirme également au plan diplomatique : Hamas reçu à Moscou ; hostilité à l’installation d’un bouclier, par nature, purement défensif en Europe centrale et orientale.
De son côté, l’Iran, par la bouche d’Ali Larijani, président du Conseil suprême de sécurité, déclare, dans une récente interview, au magazine Newsweek :
« Il est vrai que nous soutenons le Hezbollah et le Hamas (...) des sanctions supplémentaires de l’ONU n’entraveront pas notre programme nucléaire ».
De plus, la coopération entre l’Iran et la Syrie, permet, la circulation d’armes, qui franchissent la frontière Syro-libanaise.
A cela viennent s’ajouter, les lancements, depuis la bande de Gaza et le Sud-Liban, de roquettes sur des localités israéliennes.
Dans ce contexte, répéter en Cisjordanie, un retrait, tel que dans la bande de Gaza, et céder le Golan à la Syrie, peut donner lieu, à un Etat palestinien, sous la menace, dirigée contre Israël, de roquettes depuis le Sud-Liban et la bande de Gaza (comme ces derniers jours), de missiles SS-26 russes depuis la Syrie, voire de missiles nord-coréens depuis l’Iran.
Sans compter que la Syrie ne semble nullement disposée à négocier une quelconque paix.
En effet, la Syrie a récemment évacué l’idée de pourparlers avec Israël en raison de la rupture entre le Fatah et le Hamas.
« Le Fatah, même s’il est reconnu par la communauté internationale, ne peut ignorer le Hamas », a affirmé Farouk al-Shara, le vice-président syrien.
Au coeur d’un tel climat, les réticences européennes à condamner le Hamas et le Hezbollah, alliés des Iraniens, les réticences européennes à condamner les livraisons d’armes russes à la Syrie, les réticences européennes à sévir contre l’Iran, ne font que conforter, la Russie, dans sa téméraire politique, au Proche et au Moyen-Orient.
La Russie, l’Iran et la Syrie, ont un intérêt commun, au Proche et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Asie centrale : contrôler le Liban ; affaiblir (pour la Russie) et détruire (pour l’Iran et la Syrie) Israël ; bouter les USA hors d’Irak et d’Afghanistan.
L’équilibre des forces, au Proche et au Moyen-Orient, fait actuellement de la Russie, de l’Iran et de la Syrie, des acteurs avancés, jusqu’au Sud-Liban et Gaza, soit jusqu’à la frontière d’Israël.
Israël a rarement été confronté à un climat aussi dangereux qu’aujourd’hui.
Dès lors, n’est-il pas un peu léger, de demander, précisément maintenant, à Israël, des concessions territoriales majeures ?
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