J’ai retrouvé presque par hasard - mais y a-t-il vraiment de hasard - cette photo de l’intronisation à la Knesset en 2000 de Moshe katsav comme Président de l’Etat d’Israël, en présence du président sortant Ezer Weizmann et de l’inénarrable Avrum Burg, dans son rôle de Président de la Knesset.
Commençons par celui envers qui j’ai toujours éprouvé une grande sympathie, à savoir
Ezer Weizman z.a.l. Les indélicatesses financières qui auraient motivé sa démission appartiennent aujourd’hui aux limbes de l’histoire. Personne ne s’en souvient et personne ne s’en soucie. Quoiqu’il en soit, en gentleman qu’il a toujours été, il jugé bon de présenter sa démission par lassitude certainement et pour qu’on se souvienne de ses faits d’armes et en particulier de son rôle majeur dans la création de
l’aviation israélienne. Je ne pense pas qu’il existe un seul israélien qui ne place pas Ezer Weizman au Panthéon des israéliens méritants et mieux encore qu’il n’ait représenté son pays avec une classe qui fait singulièrement défaut à bon nombre de politiciens israéliens qui sillonnent le monde.
Que dire de
Moshe Katsav qui ne l’a déjà été dit ? Un visage lisse et doux - quand il ne s’anime pas par des expressions de haine - qui me fait penser à un ecclésiastique de la Curie romaine à qui l’on donnerait le bon dieu sans confession, plutôt qu’à un pionnier des Maabarot. Une kippa vissée sur sa tête selon les circonstances. Un peu de solennité, une kippa, plus de solennité, on enlève la kippa ! C’est un jeu habile dans lequel il est passé maître.
Non ce qui m’exaspère c’est que les gens informés connaissaient l’individu. Je veux parler des médias et de ses collègues à la Knesset et autres politiciens bien au parfum. On savait en Israël qu’il s’agissait d’un individu "peu recommandable" (qualificatif figurant dans l'article supprimé) prompt à user de son pouvoir pour obtenir de gré ou de force des douceurs. Alors pourquoi les médias et les politiciens informés se sont tus quand il s’est agi de nommer le Président de l’Etat. La réponse la plus évidente est: pour enquiquiner Shimon Peres, à qui le poste aurait dû revenir. Mais ce n’est pas la seule. De sombres intrigues, des haines tenaces, des volte face en provenance surtout du pari Shass, mais aussi de ses collègues du parti Avoda . Et les médias israéliens si prompts à réagir n’ont pas soufflé mot sur les turpitudes d’un individu pervers.
Quant à
Burg, Président de la Knesset, l’instance suprême qui représente le peuple hébreu, portant fièrement, et en toutes circonstances, une kippa tricotée qui tient comme par magie sur une calvitie distinguée, les mains croisées, légèrement penché en avant et parfaitement concentré pour mieux saisir la portée de la déclaration solennelle que prononce le nouveau Président, il a choisi de devenir citoyen du monde. Epousant, non pas Ségolène Royal, mais la nationalité française pour mieux voyager à travers la planète avec un passeport qui signifie quelque chose, afin de mieux gérer ses business israéliens. Autre individu "peu recommandable" ( qualificatif figurant dans l'article, supprimé) pour qui j’ai encore moins d’indulgence que pour Katav. Après tout, ce dernier est, sans doute un malade, alors qu’Avrum et un escroc. Non pas le genre d’escroquerie vénielle qui consiste à se tromper en rendant la monnaie, une escroquerie à l’échelle d’un peuple qu’il soit d’Israël ou de la Diaspora.
Patron des députés élus à la Knesset par les citoyens israéliens, patron de l’Agence Juive, instance de séduction des juifs de la Diaspora, dont la vocation consiste de préparer les juifs de la Galout à devenir un jour électeurs à la Knesset, leur nationalité israélienne en poche.
Non, Israël n’est pas un pays parfait. Mais il y a des règles : on ne trahit pas ! La trahison, si elle n’est pas passible de la Cour martiale, est passible de notre absolu mépris. source