A propos des parashot va-yaqel et péqoudé:
EX. 35 :4-36 :7 : Contributions pour le tabernacle.
- Or : Métal noble et très apprécié pour son poids, sa rareté, la beauté de son brillant, sa ductilité et sa malléabilité. Il convenait dont pour la fabrication du tabernacle et de ses composantes. On le martèle en une infinité de formes et on le battait en plaques à revêtir, en feuilles minces et en fil pour les vêtements.
- Argent : Métal rarement pur à l´état natif mais très solide une fois purifié après fonte, de la gangue, des scories et autres impuretés, voire pour l´isoler de certains métaux comme le plomb.
- Cuivre : Métal malléable qui se façonne facilement en objets de formes très variées. Allié à d´autres métaux, sa dureté est considérablement augmentée. Pour l´obtenir à l´état pur, il fallait le fondre.
- Fil bleu : De fibre végétale (lin, coton) ou animale (laine ou poil de chèvre). Le filage était très connu en Egypte et les femmes d´Israël savaient sans doutes filer.
- Laine : Provenait des moutons dont Israël avait en grand nombre. La laine protège de la chaleur et du froid. A la fois chaude et légère elle absorbe l´humidité.
- Pourpre rougeâtre, écarlate de cochenille et autres teintures : L´écarlate de cochenille et le cramoisi s´obtenait á partir de la substance colorante la plus ancienne, un parasite hémiptère de la famille des coccidés. La femelle de la taille d´un noyau de cerise ressemble à une baie. Seuls les œufs de celle-ci contiennent la substance colorante rouge pourpre. Les larves sont rassemblées et séchées puis bouillies dans l´eau. On en obtient de la teinture rouge. La pourpre vient du murex, mollusque autrefois nombreux sur les côtes libanaises. La cité de Tyr était d´ailleurs grande productrice de pourpre. Chaque coquillage donnait très peu de liquide de pourpre d´où le fait que la teinture de pourpre était très chère. La teinture en général était une activité domestique. Les Egyptiens étaient de tout temps renommés pour leurs teintures et il ne fut pas difficile à Israël d´en connaître les techniques lui qui avait passé plusieurs siècles en Egypte. Les procédés de teinture variaient ; parfois on teignait le fil, parfois le tissus tout entier voire une peau toute entière comme le sous entend Ex. 25 :4-5.
- Lin : Plante à fibre textile. Inutile de préciser d´où provenait le lin chez les Hébreux. L´Egypte a de tout temps et est encore aujourd´hui un des plus grands producteurs de lin au monde (400 000 t. en 1994). Il existait un grand nombre de qualité de lin dont le lin de luxe (fin lin).
- Peaux de bélier et poils de chèvres : La peau de bélier était souple et résistante et le poil de chèvre tissé était également très résistant.
- Peaux de té´hashîm : Une grande incertitude demeure quand à la nature des peaux qui servirent à faire la couverture extérieure du tabernacle. Selon Rashi, le « ta´hash » serait une espèce animale qui n’a existé que pour la circonstance. Nombres de commentateurs bibliques pensent qu´il s´agissait d´une couleur plutôt qu´une espèce animale. Toutefois l´opinion quasi unanimes des commentateurs juifs est que le terme désigne un animal. Certains on avancé le phoque, le dauphin voire le blaireau. Une chose est sûre est que cette peau de couverture devait avoir une fonction imperméable primordiale. Elle recouvrait le tout. La peau de phoque est tout à fait appropriée à l´imperméabilité. Encore aujourd´huki on peu apercevoir durant certaines périodes de l´année des colonies de phoques au Sinaï sur les cotes de la mer rouge.
- Bois de shittîm : il s´agit de l´acacia plutôt que le cèdre comme c´est communément traduit en français. L´acacia seyal et l´acacia tortilis sont encore aujourd´hui très présent dans le Néguev et le Sinaï. Seyal est un mot arabe qui signifie « torrent ». Cet acacia pousse dans les ouadis qui se transforment en torrents durant la saison des pluies, ouadis que l´on trouve dans les régions autour de la mer morte, d´Arabie et du Sinaï. Le bois d´acacia est encore de nos jours très apprécié en ébénisterie en raison de sa texture serrée et de sa couleur brun jaune et de sa durabilité. Les Egyptiens utilisaient l´acacia pour leurs sarcophages, leurs barques et leur mobilier. De cet arbre on peut débiter des planches de plusieurs mètres de long, l´arbre pouvant atteindre entre 6 et 8 mètres.
- Huile pour la menora : huile d´olive.
- Pierres de shohâm : Sans doutes de l´onyx, pierre semi précieuse, variété dure de l´agate.
- Pierres à enchâsser : Pierres précieuses comme le topaze le rubis, l´émeraude, la turquoise, le saphir, la jaspe, l´agate et l´améthyste.
Provenance des matériaux : L´or, l´argent, le cuivre provenaient sans doutes en grande partie des choses de valeur qu´Israël avait emporté d´Egypte (Cf. Ex. 12 :34-36). Les teintures pouvaient provenir d´Egypte ou ont pu être achetées à des caravanes marchandes sillonnant le Sinaï.
Pour ceux qui mettraient en doutes la capacité des Hébreux à organiser dans le désert l´activité de teinturerie, on notera que récemment encore les bédouins de Syrie et de Jordanie tannaient les peux de bélier avant d´y appliquer de la teinture et de frotter les peux teintes avec de l´huile et de les polir. Les sandales et autres articles en cuir de ces bédouins étaient teints en rouge.
N´oublions pas qu´Israël a séjourné un peu plus d´une année au mont Sinaï. Il avait pu en quelque sorte s´organiser.
Chèvres et béliers pour peaux et poils, Israël en avait en grand nombre (Cf. Ex 12 :38) á moins que des peaux toute prêtes, tannées et teintes aient pu faire partie des objets de valeur emportés d´Egypte.
Si les peux de té´hashîm sont bien des peaux de phoques, notons que des phoques moines peuplent encore aujourd´hui certaines parties de la Méditerranée ainsi que d´autres mers chaudes. En 1832, on en recensait encore en grand nombre dans la mer rouge à proximité de la péninsule du Sinaï. Les Egyptiens faisaient un important commerce en Méditerranée orientale et sur la mer Rouge dont certainement celui des peaux de phoques qui ont pu être remises à Israël avec les divers objets de valeurs au moment de l´Exode.
On l´a dit, certaines espèces d´acacia se trouve en abondance dans les désert du Néguev, d´Arabie et du Sinaï.
Aromates, huiles et pierres précieuses faisaient certainement partie des choses de valeur emportées d´Egypte à moins qu´elles n´aient été achetées à des caravanes marchandes sillonnant le Sinaï.
EX. 36 :8-38 : Fabrication des éléments du tabernacle. En hébreu « Mishkân », « ohel » ou « miqdash ».
- Dimensions : Longueur 30 coudées. Largeur : 10 coudées. Hauteur : 10 coudées. Si l´on prend pour base la coudées d´environ 44,43 cm cela donne Longueur : 13,3 m. Largeur : 4,4 m et hauteur 4,4 m. Il est possible qu´il s´agisse de la coudée égyptienne qui était de 52 cm. Dans ce cas cela donne un longueur de 15,60 m. une largeur de 5,20 m et une hauteur de 5,20 m. Le très saint formait un cube de 4,4 sur 4,4. Le saint était deux fois plus long que large soit 8,8 m de long.
- Cadres et panneaux : les murs en bois d´acacia recouverts d´or étaient manifestement faits de cadres (semblables à des châssis de fenêtres et non de panneaux pleins). Il y avait environ 20 cadres de panneaux pour le cotés de la longueur et 6 sur le coté arrière. D´après la vision décrite par Moise (Ex. 26 :23-24) il y avait les angles arrière, 2 cadres spécifiquement appelés « poteaux d´angle ». On peut comprendre que ces cadres d´angle avaient la forme d´un triangle rectangle (et non d´un rectangle comme les autres cadres). Cela avait pour but de rendre le coin de l´édifice plus stable. L´anneau dont il est fait mention semble être l´anneau du haut destiné à recevoir une des trois traverses pour maintenir l´édifice. Chaque cadre de panneau faisait une hauteur de 10 coudées (4,43 m.), une largeur d´une ½ coudée (0,70 m.) et une épaisseur d´une ½ coudée (0,22 m.) soit pour le coté arrière 6 X 1,5 coudée = 9 coudées + les poteaux d´angle d´une ½ coudée chacun = 10 coudées. Pour la longueur : 20 X 1,5 coudées = 30 coudées.
- Colonnes et fondements : 5 colonnes pour le devant ou entrée ; 4 colonnes pour la séparation du Saint du Très Saint. Elles étaient en bois d´acacia recouvertes d´or. Le fondement de tout l´édifice consistait en 100 socles pourvus de mortaises destinées à recevoir les tenons ménagés à la base des 48 cadres de panneaux (2 socles pour 1 cadre de panneau et 4 socles pour les 4 colonnes qui séparaient le Saint du Très Saint. Ces socles étaient tous en argent et pesaient chacun 1 talent (env. 34 kg). Il y avait en plus 5 socles de cuivre pour les colonnes de l´entrée. D´après les calculs, les socles devaient être á peu près longs de ¾ de coudée (33cm) et large d´une ½ coudée (22cm.). Etant donné le poids de l´argent, ces socles ne devaient pas être épais mais plutôt rassemblés à de lourds plateaux.
- Couvertures et écrans protecteurs. L´ossature de l´édifice était entièrement recouverte d´abord par une couverture de lin sur laquelle étaient brodées des représentations de kéroubîm en couleur. Cette couverture était faite de deux grandes parties de 5 toiles chacune, partie qui étaient jointes avec des brides de fil bleu, elles même attachées à des agrafes d´or. Les toiles qui composaient cette couverture n´étaient longues que de 28 coudées (12,4 m.) si bien que les extrémités de la couverture devaient être à au moins 1 coudée (44,5 cm.) du sol tout autour de l´édifice. Cette couverture de lin nous confirme indirectement la longueur du tabernacle (30 coudées) et la largeur couverte par 5 toiles correspondait à 20 coudées. Ces toiles cousues l´une à l´autre en une seule pièce devaient s´étendre de l´entrée du Saint jusqu´à l´endroit où elles étaient jointes à l´autre partie de la couverture (5 autres toiles) au moyen des agrafes. La jonction se faisait apparemment au dessus des colonnes qui soutenaient le rideau du Très Saint. La 2ème moitié de la couverture (20 coudées) servait alors à recouvrir le Très Saint (10 coudée) ainsi que l´arrière (10 coudées) du tabernacle. Unies dans leur largeur, les toiles faisaient donc 40 coudées moins 10 coudées de hauteur à l´arrière il nous reste 30 coudées pour la longueur du tabernacle. On a vu précédemment que les murs du tabernacle étaient faits de cadres semblables à des châssis de fenêtre. Là encore, la couverture de lin nous le confirme. A part ceux que l´on voyait au plafond de l´édifice à l´intérieur, les kéroubîm brodés sur la couverture de lin auraient été cachés s´il s´était agi de cadres pleins. Comme décrit précédemment (cadres, châssis) les prêtres en officiant pouvaient voir les kéroubîm. En supposant que l´ouverture dans le cadre de panneau était séparée en 2 par une barre médiane, il pouvait y avoir le long du mur 2 rangées de kéroubîm. Si tel est le cas, chaque représentation de kérouv pouvait être de 1,8 m. de hauteur. Une couverture de poils de chèvre longue de 30 coudées était disposée sur celle de lin. Elle était faite de 11 toiles et divisées également de deux parties. Une de 6 toiles et une de 5 toiles. Par-dessus venait une couverture en peaux de bélier teintes en rouge et enfin une autre couverture en peaux de té´hashîm (phoques ??) qui apparemment allait jusqu´au sol et était pourvu de cordes qui servaient à la fixer au sol avec des piquets de tente. Le rideau placé à l´intérieur entre le Saint et le Très Saint était également orné de kéroubîm brodés et l´écran protecteur de l´entrée du tabernacle était en laine teinte et en lin.
EX. 37 :1-9 : Fabrication de l´arche. L´arche était un coffre sacré. (en hébreu : « arôn haqodesh ») placé au milieu du Très Saint du tabernacle.
Longueur : 2,5 coudées = 1,12 m.
Largeur : 1,5 coudée = 67cm.
Hauteur : 1,5 coudée = 67 cm.
Il était en bois d´acacia recouvert d´or pur à l´intérieur et à l´extérieur. La bordure d´or tout autour artistiquement travaillée qui devait se situer sur le haut formait une couronne ou une guirlande.
Le couvercle était en or massif. Il avait bien sûr les mêmes mesures que la longueur et la largeur du coffre. Sur ce couvercle se trouvaient 2 kéroubîm d´or fait en ouvrage martelé, 1 à chaque extrémité du couvercle. Ils étaient tournés l´un vers l´autre, le visage incliné vers le couvercle et les ailes déployées vers le haut comme pour couvrir l´arche.
Pour porter l´arche on fabriqua de longues barres également en acacia recouvert d´or que l´on fit passer dans 4 anneaux d´or, 2 de chaque coté du coffre. Ces barres ne devaient jamais être retirées de leurs anneaux, afin que les porteurs n´aient jamais besoin de toucher l´arche. On ne sait pas à quelle hauteur étaient situés les anneaux.
L´arche devait servir de dépôt sacré pour la sauvegarde des saints avertissements, appelés encore ‘témoignage’ à savoir les deux tablettes avec les 10 commandements ainsi que la jarre d´or rempli d´un plein omer de manne (Cf. Ex. 16 :32-34)
L´arche devait symboliser la présence divine au milieu d´Israël et de rappeler au peuple les exigences de Dieu concernant tous les aspects de la vie
EX. 37 :10-15 : Fabrication de la table. Destinée à recevoir les pains dits de proposition (12 en deux piles de 6) changés chaque shabbat, elle était placée dans le Saint coté nord.
Longueur : 2 coudées = 88 cm.
Largeur : 1 coudée = 44cm.
Hauteur : 1 et ½ coudée = 67 cm.
Elle était en bois d´acacia recouvert d´or pur. Les bords étaient fermé par un rebord d´une palme (env. 7,4 cm.). Une palme correspondait grosso modo à la largeur de la paume de la main, à la base des 4 doigts.
4 anneaux d´or étaient fixés au 4 coins de la table au haut des pieds tandis que comme pour l´arche des barres d´acacia recouvertes d´or ont été faites pour le transport. Il n´est précisé si les barres restaient lorsque la table reposait dans le Saint du Tabernacle.
EX. 37 :16 : Fabrication des ustensiles sur la table. Il s agissait de vaisselle sacrée en or pur. Plats, coupes, bols, cruches pour les pains de proposition, les libations, l´huile et la préparation des parfums. Elle était apparemment disposée sur la table aux cotés des peins de propositions.
EX. 37 :17-22 : Fabrication de la ménorah. Il s´agissait d´une support destiné à recevoir des lampes à huile et placé dans le Saint coté sud. Elle était d´une seule pièce, en or pur martelé et se composait d´une tige centrale d´où partait 6 branches recourbées vers le haut ; 3 de chaque coté.
La tige du milieu était décorée de 4 coupes sculptées en forme de fleur d´amandier, ainsi que de boutons et de fleurs en alternance. Ces dernières ne sont pas identifiées car son sens hébreu est très général.
Les branches avaient chacune 3 coupes et des boutons et des fleurs en alternance.
D´après la description, il semble que les boutons sur la tige centrale se situaient là où partaient les branches.
EX. 37 :23-24 : Fabrication des accessoires pour la ménorah. 7 lampes (probablement des bols ou des coupes évasées) en or pur placées au sommet de la tige et des 6 branches.
Autres accessoires : mouchettes, porte feu, vase ou cruche à huile, tout en or pur.
A noter : 1 talent ´or pour la ménorah et ses ustensiles soit environ 34 kg.
EX. 37 :25-28 : Fabrication de l´autel des parfums. Placé dans le Saint coté nord juste devant l´écran qui séparait le Saint du Très Saint. Il était en bois d´acacia recouvert d´or ; la partie supérieure comme les cotés. La partie supérieure était surmontée d´un rebord d´or tout autour.
Cotés : 1 coudée = 45 cm.
Hauteur : 2 coudées = 90 cm.
Il comportait 4 cornes faisant saillie aux 4 coins.
4 anneaux d´or, 2 de chaque coté, étaient comme pour la table fixés en dessous de la bordure afin d´y introduire les barres d´acacia recouvertes d´or qui servaient à porter l´autel.
EX. 37 :29 : Préparation de l´huile d´onction et des parfums. Selon la recette reçue en vision par Moise (Ex. 30 :22-25) l´huile d´onction sainte se composait des parfums de premier choix : 500 unité de myrrhe en goutte figées, la moitié de cinnamome odoriférante, 250 unité de roseau odoriférant, 500 unités de casse selon le sicle du lieu saint et un hîn d huile d´olive.
- Myrrhe : Gomme de résine aromatique obtenue à partir d´un arbuste de petite taille appelée « comiphora myrrha » qui pousse en terrain rocailleux ou en collines calcaires. En goutte figée sous entend concentrée.
- Cinnamome ou cannelle : Plante de la famille des lauriers. Dans l´antiquité elle poussait essentiellement à Ceylan et à Java et atteignait le moyen orient par voie commercial
- Jonc ou roseau aromatique : L´ « acorus calamus » ou acore vrai.
- Casse : variété de laurier comme la cinnamome et le camphrier. Les boutons de fleur sont utilisés comme condiment tandis que les fleurs séchées comme encens aromatique.
- 1 hîn d´huile d´olive = 3,6l
- Sicle du lieu saint = 11,4gr. C´était une insistance à un poids standard exact gardé au tabernacle. Il semble que le sicle ait eu une unité variable au sein du peuple selon les produits et la valeur des produits. Peut-être que le sicle du lieu saint fut institué afin de lutter contre les fraudes.
Le parfum pour l´autel selon la vision de Moise (Ex. 30 :34-38) se composait de :
- Storax ou stactée ou encore benjoin: Il provient des incisions faites sur le tronc du styrax, arbre qui sécrète une résine brune au parfum de vanille.
- ongle aromatique : provenait peut être de certains mollusques
- galbanum ou férule gommeuse : Gomme résine jaunâtre ou brunâtre fourni par certains végétaux de la famille de la carotte. Quand il brûle seul, il dégage une odeur désagréable mais mélangé à d´autres substances aromatiques, il accentue leur parfum et le rend plus tenace.
- oliban pur : produit d´arbre résineux de la famille des térébinthacées et balsamiers. Ce sont de grands arbres à feuilles luisantes et dentées avec des fleurs étoilées blanches ou vertes à pointes roses. Pour obtenir de l´oliban, on fait des incisions dans l´écorce de l´arbre, ce qui permet à un liquide blanc de s´écouler, se présentant sous forme de boules de gomme résine aromatique au goût amer mais qui répand une odeur très agréable.
Selon Josèphe et Maimonide, le parfum au temple se composait en plus de 13 épices comme l´ambre, la casse, la cinnamome, la myrrhe, le safran et le nard, assez semblable au épices de l´huile d´onction.
Tous les ingrédients devaient être pilés en poudre fine. Il était interdit d´en faire pour un usage privé, pour seulement en humer l´odeur. La peine de mort était requise pour celui qui enfreignait cette interdiction. Il en allait de même pour l´huile d´onction surtout si on en oignait un étranger.
EX. 38 :1-7 : Fabrication de l´autel des sacrifices et de ses ustensiles. Il était en bois d´acacia et avait la forme d´une caisse creuse, probablement sans fond ni couvercle.
Longueur : 5 coudées = 2,20 m.
Largeur : 5 coudées = 2,20 m.
Hauteur : 3 coudées = 1,30 m.
Aux 4 angles supérieurs il se terminait par 4 proéminences où cornes.
Ses 4 faces étaient recouvertes de cuivre et sa partie supérieure était surmontée d´un rebord sous lequel était placé un grillage de cuivre (vers le milieu de la hauteur de l´autel). L´autel faisant 1,30 m. de haut, on peut considérer que le grillage se trouvait à environ 65 cm. de la base du caisson á l´intérieur, posé sur un rebord intérieur. A moins qu´une fente ait été prévue à mi hauteur de l´autel pour enfiler le grillage à l´intérieur (un peu comme un tiroir) car il est précisé que 4 anneaux aux 4 extrémités (sans doutes arêtes extérieures) près du grillage de cuivre. Si c´est le cas, le rebord serait à l´intérieur du caisson, entre le grillage et le haut soit également 65 cm.
Les 4 anneaux comme pour l´arche et le mobilier du Saint, étaient destinés à recevoir les barres d´acacia recouvertes de cuivre cette fois ci pour porter l´autel durant les déplacements.
Les ustensiles de cuivre attachés à l´autel étaient des pelles et des récipients pour ramasser les cendres, des bols pour recueillir le sang des animaux et les libations, des fourchettes pour piquer la viande afin de la disposer sur le grillage, et des portes feu.
EX. 38 :8 : Fabrication du bassin des ablutions. Les femmes qui avaient aussi contribué à la fabrication des tentures du tabernacle (Ex 35 :25-26) apparemment donnèrent leur miroir de cuivre afin de les faire fondre pour la fabrication d´un bassin. Rashi explique : Les femmes d’Israël possédaient des miroirs dans lesquels elles se regardaient lorsqu’elles se faisaient belles. Et même ces miroirs, elles n’ont pas hésité à les offrir pour la construction du tabernacle. Mochè répugnait à les accepter, car ils ont pour vocation d’encourager le penchant au mal. Le Saint béni soit-Il lui a dit : « Accepte-les ! Ils me sont plus chers que tout, car c’est grâce à eux que les femmes ont donné le jour à des armées (tsevaoth) d’enfants en Egypte ! » Quand leurs maris étaient épuisés par leur dur travail, elles allaient leur apporter nourriture et boissons. Elles leur donnaient à manger puis elles prenaient leurs miroirs. Chacune se regardait dans le miroir avec son mari, et elle lui disait tendrement : « Je suis plus belle que toi ! » Elles éveillaient ainsi le désir chez leurs maris, elles s’unissaient à eux, devenaient enceintes et accouchaient. Voilà ce que veut dire : « avec les miroirs des attroupées ». Ce sont ces miroirs-là qui ont servi à la fabrication de la cuve, dont la fonction est de rétablir la paix entre l’homme et sa femme, car c’est de l’eau qu’elle contient que l’on fait boire celle dont le mari est jaloux parce qu’elle s’est isolée (Nombres chap. 5). La preuve qu’il s’agit vraiment de miroirs, c’est qu’il est écrit : « Et le cuivre de l’offrande balancée était de soixante-dix kikar […] il en fit… » (infra 38, 29 et 30). Or, la cuve et son support ne sont pas mentionnés. D’où l’on apprend que le cuivre qui a servi à la cuve ne venait pas de celui de cette offrande.
Formes et dimensions exactes ne sont pas précisées. Toutefois selon la vision que Moise reçut (Ex. 30 :17-21) il est parlé d´un support de cuivre pour l´ablution. Peut être s´agissait-il d´un support pour poser le pied situé sous un robinet destiné à l´écoulement d´eau stockée dans le bassin (sorte de lavabo).
EX. 38 :9-17 : Fabrication des éléments de clôture pour la cour. Les dimensions de la cour étaient de 100 X 50 coudées soit 44,50m. X 22,25 m.
Le rideau de fin lin retors qui clôturait la cour était haut de 5 coudées soit 2,20 m. Il était supporté par 20 colonnes de cuivre sur chaque cotés de la longueur et 10 sur le coté de la largeur du fond et 6 sur le coté avant coté porte.
Les socles mortaisés des colonnes étaient en cuivre tandis que les chevilles et les tringles supportant les tentures étaient en argent.
EX. 38 :18-20 : Fabrication des éléments pour l´entrée. Il s´agissait d´un rideau de fin lin retors tissé de fils colorés qui mesurait 20 coudées X 5 coudées soit 8,90 m. X 2,20 m.
Il était soutenu par 4 colonnes de cuivre (certainement disposés autrement que les autres colonnes des cotés) avec 4 socles mortaisés en cuivre, les chevilles tringles et le revêtement du sommet en argent.
A noter que tous les piquets étaient en cuivre.
EX. 38 :21-31 : Inventaire du Tabernacle.
- Or : 29 talents (kikkar) + 70 sicles soit 990 kg + 8,30 kg. Soit en tout 998,30 kg soit presque une tonne. L´offrande est une offrande balancée c´est á dire offerte à Dieu par un mouvement de va et vient qui signifie la présentation à Dieu de la chose offerte pour être consacrée. Il s´agit de la contribution relatée en Ex. 35 :22.
- Argent : 100 talents + 1775 sicles soit 3400 kg. + 20,25 kg soit 3420,25 kg soit lus de 3,4 tonnes. L´argent retiré du recensement (Ex. 30 :11-16) équivalait à ce poids. 100 talents pour les 100 socles mortaisés soit 34 kg par socle.
- Cuivre : 70 talents + 2400 sicles soit 2830 kg. + 27,35 kg. Soit 2407,35 kg soit plus de 2,4 tonnes. Il fut employé pour les socles mortaisés á l´entrée du tabernacle, l´autel de cuivre, le grillage de l´autel, les ustensiles de l´autel, les socles mortaisés de la clôture de la cour et les piquets.
EX. 39 :1-31 : Fabrication des vêtements sacerdotaux.
- Ephod : Apparemment une sorte de tablier fait d´or, de fil bleu, de laine teinte avec de la pourpre d´un violet rougeâtre, d´écarlate de cochenille, de fin lin retors, œuvre de brodeur. Il consistait en 2 pans, l´un recouvrant le dos, l´autre la poitrine, pans qui étaient reliés ensemble sur les épaules. Sur l´éphod se trouvait une ceinture du même tissu qui y était peut-être attaché et qui l´assujettissait à la taille. Sur chacune des deux pierres d´onyx qui ornaient les épaulières étaient gravés les noms de 6 fils d´Israël. Il semble que l´éphod descendait un peu au dessous de la taille, mais peut être pas jusqu´aux genoux. L´éphod était porté par le grand prêtre au dessus de ses autres habits. Il ne le portait pas en toute occasion.
- Pectoral : Ornement sacré, brodé et en forme de poche. Il fut fabriqué avec les matériaux les plus précieux. Il était constitué d´une pièce d étoffe d´une coudée de long (45cm.) et d´un empan de large (22,25 cm.). Quand on le pliait en deux, il formait une sorte de poche carrée dans laquelle on plaçait les ourîm et les toummîm. Le devant du pectoral était orné de 12 pierres précieuses enchâssées dans des montures d´or et disposées sur 4 rangées de 3 pierres chacune dans l´ordre de droite à gauche :
1ère rangée : Turquoise, saphir, jaspe.
2ème rangée : Leshem ( ?), agate, améthyste. 3ème rangée : Chrysolite, onyx, jade.
Sur chacune des pierres était gravé le nom de chaque tribu d´Israël. La pierre de leshem serait une pierre originaire de Leshem ou Laish plus tard renommée Dan au nord de Canaan (peut être de la hyacinthe, variété rouge orangée de quartz). Le pectoral était solidement ajusté à l´éphod. On passait 2 chaînes tressées, en or pur dans deux anneaux d´or placés aux coins supérieurs du pectoral, puis on les attachait à 2 montures d´or fixées aux épaulières de l´éphod. Il y avait deux anneaux d´or aux angles inférieurs du pectoral, sur la face interne. Au moyen d´un cordonnet bleu, on reliait ceux-ci à deux anneaux d´or situés sur le devant de l´éphod juste au dessus de la ceinture.
- Manteau sans manche de l´éphod : Il était bleu et probablement tissé d´une seule pièce avec une bordure résistante tout autour de l´ouverture qui l´empêchait de se déchirer. Des clochettes d´or et des grenades en fil bleu, violet, rougeâtre et écarlate étaient fixées en alternance sur son bord inférieur. On pouvait entendre les clochettes tintinnabuler tandis que le grand prêtre officiait dans le sanctuaire.
- Autres vêtements : le vêtement de dessous du grand prêtre comme des autres prêtres était une tunique blanche de fin lin. Cette tunique apparemment à manches longues et qui descendait jusqu´aux chevilles était vraisemblablement issue d´une seule pièce. Tous les prêtres devaient porter des caleçons de lin qui allaient des hanches jusqu´au chevilles afin de cacher toute chair et éviter l´indécence. Ils devaient en outre porter un turban de lin sur la tête. Sur celui du grand prêtre y était attaché une plaque en or sur laquelle y était gravé « qadosh le Adônai » c´est à dire « la sainteté à l´Eternel ». C´était le saint signe de mise à part où consécration. Une écharpe de fin lin retors, de fil bleu, violet, rougeâtre et écarlate (comme l´éphod) entourait le corps du grand prêtre au dessus de la taille.
EX. 39 :32-40 :38 : Erection du Tabernacle. Le tabernacle fût monté le 1er du mois d´Aviv suivant la sortie d´Egypte (soit presque un an après la sortie d´Egypte). On se rappelle qu´Israël s´est installé au pied du Mont Sinaï au 3ème mois après la sortie d´Egypte (Ex. 19 :1) Il s´y trouvait donc depuis 10 mois.
Le fait qu´il fût dressé par Moise sous entend qu´il supervisa l´érection de l´édifice. Les socles mortaisés en argent furent posés. Sur ceux-ci furent dressés les cadres en bois d´acacia recouverts d´or. Pour les maintenir on mit les traverses ou barres en bois d´acacia recouverte d´or dans les anneaux prévus à cet effet (probablement 3 barres par coté). Les colonnes furent dressées sur leurs socles d´argent pour les colonnes de séparation du Saint et du Très Saint, et de cuivre pour les colonnes de l´entrée. L´ossature de l´édifice fut recouverte par une couverture de lin sur laquelle coté interne furent brodés les kéroubîm (visibles à l´intérieur à travers les cadres), une couverture de poils de chèvre, une couverture en peau de bélier teinte en rouge, puis une couverture en peau de terash laquelle était pourvue de cordes destinées à la fixer au sol à l´aide de piquets de cuivre.
Le rideau de séparation du Saint et du Très Saint, rideau de lin brodé de kéroubîm, fut installé sur les colonnes internes à l´aide de tringles en argent. De même que le rideau en laine teinte pour l´entrée.
L´intérieur de l´édifice central se divisait donc en deux pièces, le Saint et le Très Saint. Son orientation sur la longueur était ouest-est. Ouest pour le Très Saint (pièce du fond) et est pour l´entrée.
Dans le très Saint fut installé l´arche de l´alliance avec ses barres pour le porter. Les barres ne devaient pas être enlevées.
Dans le Saint fut placé l´autel des parfums au fond coté ouest face au Très Saint ; la table des pains de proposition avec les ustensiles coté nord et la menora avec ses ustensiles coté sud.
Une fois l´édifice central terminé, l´autel des sacrifices en cuivre fut installé face à l´entrée de l´édifice central ainsi que juste á coté le bassin en cuivre pour les ablutions.
Enfin fut dressé la clôture de la cour. Socles mortaisés et colonnes en cuivre, tringles et chevilles en argent destinés á soutenir les tentures.
L´entrée d´accès à la cour fut fermé par un rideau.
Ainsi l´érection du tabernacle fut terminé, une nuée le couvrit et la gloire de Dieu le remplit.