Khatami est présenté en Europe comme un champion de la modération qui aurait permis au régime des mollahs d’améliorer la condition féminine sous le soleil d’Allah. Le fan-club de Khatami est composé d’un grand nombre d’artistes et d’écrivains, principalement des femmes. La réalité de la condition féminine sous Khatami donne la mesure de la sincérité de ces femmes au service de l’image de Khatami.
Durant la même période où Khatami lança son fameux « Dialogue entre les Civilisations », concernant la question de la liberté des femmes, le président réformateur n’a cessé de mettre l’accent sur la discrimination entre les sexes en rappelant que la seule place concédée aux femmes était de demeurer à la maison. Il déclarait (entre autres) : « Ce qui est le plus significatif, est le rôle qui revient à la femme dans la promotion du dialogue au sein de la famille, dans lequel la responsabilité essentielle lui incombe ».
Khatami ajoutait : « La présence constructive des femmes au centre de la famille, l’institution principale et la plus ancienne des sociétés humaines, est seule capable de procurer l’atmosphère et le niveau de bonnes relations indispensable pour ce dialogue ». La « femme à la maison » est inscrite dans le préambule de la Constitution de l’Etat islamique, constitution qui fut rédigée par des personnages comme Lahidji, Fatemi (Seyf-pour)... Khatami ne faisait que réciter cet énoncé socle de la république islamique d’Iran.
Conformément à cette vision, aucune femme ne fut jamais nommée Ministre durant les deux mandats de Khatami. En revanche, Khatami a continué de prêcher inlassablement que « le fait de rester à la maison ne signifiait aucunement d’être marginalisée et ne pourrait retarder l’évolution du statut de la femme », ajoutait-il. « Une femme est une femme et un homme un homme. Les concernant, échanger les places et les rôles ne pourraient que porter un grave préjudice aux sociétés humaines ». (le quotidien Kayhan, 3 mars 1999).
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