- adm-janine a écrit:
- est ce vrai que les juifs polonais détestaient les juifs tcheques, qui ne parlaient pas un mot de yiddish, etaient des urbains, totalement differents des juifs polonais? ils etaient tres europeanisés, avaient des professions souvent liberales, tres bien habillés et etaient arrivés, déportés au ghetto de lodz avec beaucoup de biens qui leur furent confisqués ou PIRE volés par les juifs polonais du ghetto ? tu connaissais cet envers du décor ?
je ne connais que le ghetto de Radom - nous avons vu un cousin de mon mari cet après-midi, j'ai appris que la grand-mère de mon mari avait été gazée dans les camions à gaz inventés par les allemands - que le ghetto de Radom avait été liquidé en 5h, que le cousin en question n'arrivait pas à se souvenir comment était habillée sa mère la nuit du départ, ordre de déménager vers Treblinka à minuit , qu'il avait vu arriver les hongrois à Auschwitz, qu'ils avaient été gazés sitôt arrivés, et que ne restaient d'eux que des vêtements dont des manteaux de fourrure jetés sur le sol.
Jusqu'à la liquidation du ghetto par l'armée allemande, les gens au ghetto se mariaient, faisaient des enfants, parce qu'à mon avis l'espoir est plus fort que la mort.
Quand le ghetto a été liquidé, les polonais sont arrivés en masse occuper les appartements où restaient vêtements, meubles, linges de lit - ils se sont certainement couchés dans les lits occupés par les Juifs, et ils n'ont pas eu le choix, parce que les allemands les avaient virés de leurs propres logements, et amenés en masse vers le ghetto pour occuper les appartements laissés par les juifs -
et des allemands bon teint ont occupés les logements des polonais.
Alors ce que tu peux appeler "envers du décor", l'homme qui devient un animal parce qu'il veut survivre, ça ne m'intéresse pas ; l'envers du décor, ce sont les allemands les responsables.
Les allemands ont transformé des humains en animaux à qui ne restaient pour beaucoup d'entre eux que
l'instinct de survie.
Je suis certaine qu'il existe en langue allemande des documents sur la manière atroce dont les juifs polonais se conduisaient envers les autres juifs.
dans la foulée, tu peux même trouver des documents sur les juifs allemands assez naïfs pour s'imaginer être des humains, que les allemands ont fait voyager en train jusqu'aux camps de la mort, où ils ont subit le même sort que les juifs plus ordinaires.
ce qui leur a permis d'occuper froidement et en toute connaissance de cause les maisons des juifs déportés, sur lesquelles on peut encore voir les trous dans lesquelles étaient posées les mezouzot, parce qu'elles avaient une petite niche spéciale.
si tu veux un envers du décor dans un ghetto où la population est partie en fumée, tu demandes à quelqu'un d'autre qui parle et lit l'allemand, pas à moi. Je pense que quelqu'un qui parle et lit l'allemand peut faire des recherches dans cette langue, je pense que les allemands ont conservé des documents -
sais-tu qu'ils faisaient visiter le ghetto de Varsovie comme on visite un zoo, les animaux c'étaient les juifs qu'ils faisaient crever de faim ; c'était la preuve que les juifs n'étaient pas des humains, ce qui faisaient plaisir aux allemands, la race supérieure comme chacun sait.
Moi, ma grand-mère est morte sur la route qui mène à sobibor, son corps jeté aux chiens, ses filles avec qui elle était restée au ghetto, gendres, petits enfants, sort inconnu.
Et je n'ai jamais cherché à savoir si, quand on voit mourir les siens de faim, on reste un mensch.
Je laisse ça aux bonnes âmes.
sais-tu qu'encore maintenant en Israel des survivants recherchent leur famille, et espèrent encore? jusqu'à sa mort, mon père a espéré revoir quelqu'un ; malgré ce qu'il a vu à Auschwitz.
je n'ai pas pensé à demander au cousin si les gens prenaient le thé ensemble, s'ils s'accueillaient avec des fleurs, si la faim ne les tenaillaient pas, si les cadavres d'enfants morts de faim dans les rues du ghetto ne les empêchaient pas de dormir, eux, les jeunes adultes de 16 ans à l'époque.