noach
Nombre de messages : 5493 Localisation : France profonde Date d'inscription : 20/11/2006
| Sujet: Lybie : le crime paie Mar 24 Juil - 12:55 | |
| D’abord, bien entendu, on se réjouira de la libération des infirmières bulgares et du médecin d’origine palestinienne, qui ont vécu un calvaire durant huit années en Libye. Ensuite,on se félicitera de ce succès de la diplomatie française. Là où la Bulgarie a joué un rôle négligeable pendant des années (alors même que ses ressortissants étaient détenus), là où l’Union européenne n’a guère brillé par son efficacité, c’est en quelques semaines seulement que le président Nicolas Sarkozy a obtenu gain de cause. Dont acte. Mais malheureusement, quitte à passer pour un esprit chagrin, on ne peut que regretter que le crime ait payé. L’affaire des "infirmières libyennes" a, en effet, tout de la prise d’otages. Cinq infirmières et un médecin ont été retenus en Libye et condamnés à mort pour un "crime", dont tout un chacun sait qu’il n’a jamais été commis. Les enfants libyens, morts ou malades du sida, n’ont été les victimes que de l’état lamentable des hôpitaux de Benghazi, en particulier, et de la médecine libyenne, en général, et d’un manque d’hygiène généralisé. Le fait que des aveux aient été obtenus (sous la torture) ne change rien à l’affaire. Et l’on espère bien que les vraies victimes – les otages qui viennent d’être libérés – se retourneront contre Tripoli - l’engagement qu’ils ont pris de ne pas poursuivre la Libye n’a évidemment aucune valeur, ayant été arraché sous la menace de mort. Alors, que fallait-il faire ? Si l’Europe avait été forte et unie, il aurait été possible d’exercer sur la Libye une pression maximale, nécessaire pour obtenir gain de cause. Mais l’Europe n’est ni forte, ni unie. Il a donc fallu payer – que cela ait été fait directement, ou par le biais de certains pays arabes amis. Triste précédent qui voit une population faire commerce de la vie et de la santé de ses enfants – ce fameux "prix du sang" qui a été payé aux familles – et un Etat être récompensé pour la prise d’otages d’innocents : les plus hautes autorités libyennes ont reconnu que la libération avait été « facilitée » par la promesse de renouer des relations entre Tripoli et l’Europe. la suite : Gad | |
|