Chantage et otages sont les mamelles des tyrans
Liliane Messika- Primo-Europe
« Les infirmières et le médecin bulgares sont libres, on ne peut que s’en réjouir. Cela n’empêche pas de se poser des questions.
La prise d’otage met les démocraties devant un dilemme insoluble.Soit elles optent pour la fermeté, un choix rationnel qui exige zéro exception, et elles passent pour des monstres froids vis-à-vis de leur opinion publique, c’est-à-dire les électeurs à qui elles rendent compte et qui leur rendent la monnaie de leur pièce.
Soit elles choisissent l’affect, donc le compassionisme et ne lésinent ni sur la grandiloquence ni sur les compromissions pour libérer leurs citoyens captifs.
Bien sûr, l’opinion publique ne peut pencher qu’en faveur de la libération des otages, quel qu’en soit le prix : le citoyen normal d’une démocratie occidentale s’identifie d’autant mieux à l’otage que celui-ci est choisi sur le seul critère racial ou ethnique, un critère qu’ils ont en commun.
A l’inverse, pour s’imaginer commettre les actes des « fous de Dieu » prêts à égorger femmes et enfants, il faut, dans nos sociétés axées sur le libre-arbitre, être atteint d’une pathologie qui ne passe pas inaperçue.
Dans les séries télévisées qui mettent en scène des serial killers, les héros sont les policiers qui les arrêtent. Dans les sociétés dont sont issus les kidnappeurs d’Occidentaux, on donne le nom des assassins à des rues ou à des universités.
C’est grave, Docteur ? Oui, pas besoin d’avoir bac+10 pour s’en rendre compte ! Dans le débat éthique sur l’inné et l’acquis, cela donne un avantage certain aux tenants de l’acquis en démontrant à quel point on peut conditionner des populations entières en fonction des valeurs qu’on leur inculque dès l’enfance. »
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