Prenons l’exemple des brigades des Martyrs d’Al-Aqsa. Elles ont été créées lors du début de la seconde Intifada. Ce groupe armé est proche du Fatah, ce qui pose un problème, dans la mesure où le Fatah est la principale composante de l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas. Certes, il ne faut pas confondre ces brigades avec le groupe armé DJihad islamique. Cela dit, les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, au demeurant très mobiles et très organisées, reflètent une islamisation du Fatah.
Ces brigades revendiquent les attentats commis en Israël depuis 2002. En mars 2002, après un attentat suicide des Brigades ayant fait 11 morts à Jérusalem, dont des enfants, celles-ci furent inscrites sur la liste américaine des organisations terroristes. Entre 2000 et 2006, les brigades ont procédé à sept attentats suicides, causant la mort de dizaines personnes et blessant 200 autres.
Quelle est l’autonomie des brigades par rapport au Fatah et à l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas ? Fin 2003, le Fatah demanda aux Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa de siéger à son conseil. Ce fut la reconnaissance de l’appartenance des brigades au Fatah. En 2004, Mahmoud Abbas annonça que les brigades faisaient partie du Fatah. Ni le Fatah, ni l’Autorité palestinienne n’ont fait des efforts pour arrêter les actes terroristes des brigades.
Après l’élection et l’accession du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa suspendirent les attentats contre Israël et se lancèrent dans la lutte contre le Hamas. Les brigades menèrent le combat contre les groupes armés du Hamas dans la Bande de Gaza, notamment contre la Force exécutive du Hamas. Après la prise de contrôle militaire de la bande de Gaza par le Hamas, les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa lancèrent des représailles contre le Hamas en Cisjordanie.
Dans le cadre de la libération, par le Premier ministre israélien Ehud Olmert, de combattants des Brigades d’Al-Aqsa, la question reste posée, de savoir si à terme, les prisonniers libérés ne vont reprendre la lutte armée contre Israël. L’autre question qui se pose toujours d’avantage est de savoir qu’est-ce qui, de la cause palestinienne ou de la guerre sainte, prend actuellement le dessus dans l’opinion publique, palestinienne en particulier, et arabe en général.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont révélé qu’apparemment, la guerre sainte mobilise plus de kamikazes que la cause palestinienne. Si tel est bien le cas, la création d’un Etat palestinien, en Cisjordanie, pourrait nous réserver quelques mauvaises surprises de type djihadiste.
Miguel Garroté Journaliste d’investigation
source :
drzz