Avant de répondre à cette question, il est important de redéfinir la nature exacte de cet animal.
L’oie est un animal parfaitement Kasher.
Le seul problème qui peut se poser, est le fait que l’oie est engraissée par procédé de gavage.
Ce procédé consiste à nourrir les oies contre leur gré, 3 fois par jour. On leur fait ingurgiter environ ½ kg de maïs cuit, au moyen d’une machine réservée à cet effet.
Cette machine est reliée au bec de l’oie par un long tuyau qui correspond, dans sa longueur et sa largeur, à l’œsophage de l’oie.
Conséquent au fait que l’on nourrit les oies contre leur gré, il est fréquent de trouver des petites blessures et des petits orifices dans la zone de l’œsophage, soit à cause de la pression de la nourriture, soit à cause du tuyau que l’on introduit dans leur œsophage.
De telles blessures représentent selon la Hala’ha, des critères de Trefout (l’animal est Taref - interdit à la consommation).
Or, il n’est pas toujours possible de vérifier l’œsophage de l’oie, et par conséquent, les Poskim (les décisionnaires), débattent sur l’autorisation à consommer de l’oie.
La probabilité des blessures dans l’œsophage constitue le seul argument de ceux qui interdisent.
Il reste encore à préciser qu’il est de notoriété que lorsqu’une oie a achevé son cycle de gavage, elle ne peut plus vivre très longtemps. C’est pour cela que l’on se hâte de lui faire la She’hita (l’abattage rituel) peu de temps après la fin de son gavage.
Certains Poskim considèrent que - le simple fait que le gavage provoque d’une certaine façon, la mort de l’oie- représente déjà un critère de Trefout.
A l’origine, la consommation d’oie n’était répandue que dans certains pays d’Europe (pays Ashkenaz), à une époque où régnait une grande misère matérielle, la viande grasse de ces oies était vendue à bas prix, et les gens de cette époque vivaient dans des conditions difficiles. C’est pour cela qu’à cette époque là, des Grands de la génération avait autorisé, au vu de la nécessité que cela représentait.
Par contre, les habitants d’Erets Israël n’avaient, jusqu’à une certaine époque, jamais eu l’usage de gaver les oies.
C’est d’ailleurs pour cela que le Gaon Rabbi Tsvi Pessa’h FRANCK<!--[if !supportAnnotations]-->[DP1]<!--[endif]--> z.ts.l, Grand Rabbin Ashkenaz de Jérusalem dans les années 40, écrit à cette époque, que s’il était possible d’interdire formellement le gavage des oies, cela serai considérée comme une Mitsva !
Le Gaon Rabbi Avraham Isha’yahou KARLITS<!--[if !supportAnnotations]-->[DP2]<!--[endif]--> z.ts.l, auteur du ‘Hazon ISH, a, lui aussi, exprimé son opposition au gavage des oies en Erets Israël, en disant que même les endroits en dehors d’Israël où cet usage est pratiqué, nous attristent particulièrement, et que l’on ne doit pas poursuivre un tel procédé en Erets Israël.
Nous en déduisons que la consommation d’oie est liée à certains problèmes Hala’hic très lourd de conséquence, qui touchent des transgression d’interdits de la Torah.
C’est pour cela que lorsque notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita fut consulté par le Av Beit Din de Paris sur la question « Faut il accorder un certificat de Kasherout aux restaurants qui importent du foie d’oie d’Erets Israël (puisque là bas, il existe des Kibboutsim qui continuent à gaver les oies contre le consentement des Poskim que l’on a cité !) ? », notre maître le Rav shalita lui répondit qu’il avait bien agit en les empêchant d’importer de l’oie d’Erets Israël.
En particulier, lorsqu’on prend conscience qu’il y a dans un tel procédé, un grave problème de Tsaar Baalé ‘Haïm (l’interdit de causer de la souffrance à un animal), puisque ce gavage s’effectue dans des conditions que toute personne qui possède un minimum de sensibilité, refuserai ne serai ce que la vision d’une telle scène.
Or, les chemins de notre Torah ne sont que douceur, et ses voies ne sont que Paix !
Cependant, un nouveau procédé de gavage à été introduit en Erets Israël ces dernières années. Ce procédé comporte une amélioration significative concernant notre problème.
En effet, le tuyau avec lequel on gave les oies, est maintenant beaucoup plus court qu’avant. D’autre part, on commence également à nourrir les oies avec du riz écrasé et ramolli, ce qui a pour effet de ne pas causer de blessures dans l’œsophage.
Certains considèrent que dans ces nouvelles conditions, on peut autoriser la consommation d’oie, bien qu’il sera encore justifié de s’en abstenir.
Par conséquent, le Gaon et Rishon Letsion (Grand Rabbin Séfarade de l’Etat d’Israël) Rabbi Moshé Shlomo AMAR<!--[if !supportAnnotations]-->[DP3]<!--[endif]--> shalita écrit que même si selon ces nouvelles méthodes de gavage, nous pouvons accorder un certificat de kasherout aux établissements qui commercialisent l’oie, il ne faut pas ajouter la mention « LAMEHADRIN » (Kasher, même pour les plus méticuleux) sur le certificat de Kasherout, puisqu’il n’est pas convenable à ceux qui sont « MEHADRIN » (méticuleux) dans la Kasherout, de consommer de l’oie.
Il est vrai que depuis récemment, une loi a été votée en Israël, selon laquelle le gavage de l’oie est formellement interdit sur tout le territoire israélien.
Or, la plus part des pays qui pratiquent le gavage des oies, n’utilisent pas les méthodes améliorées dont on a parlé plus haut, ce qui signifie dans ces conditions, que la consommation d’oie est liée à une très forte probabilité de transgression d’un interdit de la Torah.
Cependant, lorsqu’on sait avec certitude que l’oie a été gavée selon la méthode améliorée que l’on a mentionné, au moyen d’un tuyau assez court, ou par ingurgitation de maïs ou de riz écrasé, et que tout a été fait sous le contrôle d’une autorité rabbinique (compétente !!!!) qui veille à vérifier, après la Shé’hita (l’abattage rituelle), si l’œsophage de l’oie n’est pas endommagé, la personne qui s’autorise à consommer de l’oie sous toutes ces conditions, a un appui Hala’hic.
Toutefois, celui qui s’abstient totalement de consommer de l’oie engraissée, (quelque soit la méthode de gavage), la Bra’ha (la bénédiction) viendra sur lui, ainsi nous a répondu notre maître le Rav shalita.
source :
halahayomit