""""LA RELATION HISTORIQUE ENTRE LE JUDAÏSME ET JÉRUSALEM
L'histoire la plus ancienne de Jérusalem plonge également ses racines dans la Bible. On peut ajouter aux passages cités précédemment le livre de Josué (chap 10) où l'on voit Adoni-Tsedek, le roi cananéen de Jérusalem, attaquer Gabaon qui avait fait la paix avec les Israélites.
Pendant la période d'environ 400 ans qui sépare l'entrée du peuple juif dans le pays de Canaan de la période des Juges, Jérusalem demeura une ville non-juive. Ce n'est que sous le règne du roi David (environ 1000 ans avant l'ère ordinaire) que Jérusalem fut conquise sur les Jébuséens (Samuel II, chap 5) et devint la capitale politique et spirituelle du peuple juif.
Les archéologues s'accordent à penser que la ville cananéenne primitive et la cité de David se trouvaient à l'emplacement actuel du village arabe de Silwan (kfar ha'Chiloah), en contrebas de la muraille méridionale.
Le roi David acquit "l'aire d'Aravna" sur le Mont Moriah (Samuel II, chap 24/18-25) pour y bâtir un autel à l'Eternel et c'est le roi Salomon, le fils de David, qui y édifia le Temple.
Le Livre des Rois (I, chap 6-
décrit en détail la construction et l'inauguration du Temple: "ce fut 480 ans après le départ des enfants d'Israël du pays d'Egypte, dans la quatrième année du règne de Salomon que celui-ci édifia le Temple en l'honneur de l'Eternel" (Rois I, ch 6, v 1).
Le Temple de Salomon est également appelé le premier Beit ha'Mikdach ( Temple). Tous les archélologues s'accordent à penser qu'il se trouvait sur le Mont Moriah, probablement à l'emplacement du Dôme du Rocher, mais il n'existe aucune certitude quant à sa situation précise.
Quatre cent dix ans après sa construction, il fut rasé par les Babyloniens lorsqu'ils assiégèrent Jérusalem, et il n'en resta rien.
Après la victoire babylonienne, la plupart des habitants juifs de Jérusalem fut chassée du pays. Cet exil forcé est évoqué dans un verset célèbre du psaume 137 : "Sur les rives des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions en nous souvenant de Sion".
Cinquante ans plus tard, Babylone était conquise par la Perse et les Juifs furent autorisés par Cyrus à retourner à Jérusalem. Sous la conduite de Zéroubavel, puis d'Ezra et de Néhémie, les Juifs rebâtirent le Temple et la muraille de fortification autour de la ville (Néhémie, chap 4-6).
Pendant les deux périodes successives du premier et du second Temple, le Beit ha'Mikdach était le centre vital du monde juif, tant en Israël qu'en Diaspora. Les Juifs du monde entier contribuaient à ses frais d'entretien. Les Cohanim (les prêtres) et les Lévites y assuraient le service et, trois fois par an , au moment des fêtes de Pessah, Soukkoth et Chavouoth, tous les Juifs avaient l'obligation de se rendre en pèlerinage au Temple de Jérusalem.
Le second Temple ( Bayit cheni ) se dressa pendant 420 ans à l'emplacement du premier, sur le Mont Moriah. Il fut remanié à plusieurs reprises mais c'est sous le règne d' Hérode le Grand ( -37 à 4 de l'ère ordinaire) qu'il atteignit sa pleine magnificence. Flavius Josèphe, l'historien juif qui vécut à la fin de la période du second Temple, nous a laissé des descriptions détaillées du Temple d'Hérode et de son environnement (voir "Antiquités juives" chap 15 et "la Guerre des Juifs" chap 5).
La période du second Temple s'achève avec la destruction de Jérusalem par les Romains en l'an 70 de l'ère ordinaire. Il se peut que les Juifs aient tenté, ultérieurement, de reconstruire le Temple, mais ils n'y parvinrent jamais et pendant plus de 600 ans, le site du Mont du Temple fut un champ de ruines. Les seuls vestiges que nous ayons sont les massifs murs de soutènement entourant le Mont Moriah, érigés par Hérode pour servir de sous-bassement à la plate-forme sur laquelle s'élevait le Temple.
LA RELATION ENTRE LE MONDE JUIF ACTUEL ET JÉRUSALEM
Bien que le Temple ait disparu depuis 2000 ans, Jérusalem continue à être le centre du monde juif. Le Temple n'existe plus mais les Juifs pensent que la sainteté intrinsèque du lieu existe toujours. La tradition juive nous enseigne qu'à la fin des temps, à l'époque messianique, un troisième Temple, indestructible celui-ci, sera édifié sur le Mont Moriah.
Le Mont Moriah est le site le plus sacré au monde pour les Juifs, et non, comme on le pense souvent à tort, le Mur Occidental. Ce mur n'est qu'une petite portion du mur de soutènement hérodien et il ne tire son importance qu'en tant qu'il faisait partie du Mont du Temple lui-même.
Pourquoi, alors, les Juifs viennent-ils prier au Mur ? Depuis la destruction du Temple, les Sages ont décrété qu'en raison de la sainteté du lieu, les Juifs (et les non-Juifs) ne devaient pas se rendre sur le mont du Temple. Par conséquent, le Mur Occidental devint l'endroit où venaient prier les Juifs souhaitant se trouver le plus près possible de leur lieu saint, le Mont du Temple. Le surnom de "Mur des Lamentations" provient des larmes que versaient les Juifs qui venaient y prier et pleurer la destruction du Temple.
LA RELATION ENTRE LA SPIRITUALITÉ MUSULMANE ET JÉRUSALEM
La relation entre l'Islam et Jérusalem débute beaucoup plus tard dans l'histoire, au cours du 7ème siècle de l'ère ordinaire. La personnalité centrale de l'Islam, Mahomet, est né et a grandi dans ce qui est aujourd'hui l'Arabie Saoudite et il a fondé l'Islam au début du 7ème siècle. L'an Un de l'Hégire (le calendrier musulman ) correspond à l'année 622 du calendrier chrétien .
Les historiens s'entendent à penser que Mahomet subit l'influence du Judaïsme (et du Christianisme). Cette influence était telle que, pour Mahomet, la direction initiale vers laquelle on se tournait pour prier (la Kibla) était Jérusalem. Plus tard, Mahomet changea la direction de la prière au profit de la Mecque, en Arabie, dont le statut passa de lieu de pèlerinage païen à celui de "ville éternelle", centre de la religion musulmane. Les Musulmans situent également à la Mecque le lieu où Abraham s'était apprêté à sacrifier Ishmaël, le frère d'Isaac.
Après avoir fondé l'Islam et remporté la victoire sur ses rivaux païens, Mahomet mourut. Bien qu'il ne soit jamais parvenu , avec son armée conquérante, jusqu'à Jérusalem, son successeur, le calife Omar remporta la victoire sur les Byzantins en 638 et s'empara de Jérusalem. Lorsqu' Omar se rendit pour la première fois sur les ruines du Mont du Temple, il pria en se tournant délibérément vers le Sud, vers la Mecque, pour que personne ne pût penser qu'il priait en se tournant vers la même direction que les Juifs.
Le texte saint de l'Islam est le Coran, qui contient, selon la tradition musulmane, les enseignements de Mahomet. Le mot "Jérusalem" n'y apparaît pas une seule fois, alors qu'il est cité des centaines de fois dans la Bible juive.
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