La Turquie à nouveau malade
Ankara est loin d’être un acteur régional, comme certains veulent bien le dire.
La veille de l’annonce du cessez-le-feu du mercredi 21 novembre entre Israël et le Hamas, au cours d’une brève conférence de presse se déroulant avant des pourparlers entre la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, la ministre des Affaires étrangères américaine annonça qu’elle se rendrait à Ramallah et au Caire en plus de Jérusalem.
La visite au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pouvait sembler étonnante –au vu de l’importance marginale qui était la sienne dans le conflit qui faisait alors rage ans la bande de Gaza– et les discussions avec le président égyptien Morsi tombaient sous le sens. Mais la navette d’Hillary Clinton faisait également une impasse de taille: Ankara.
Une telle omission ne peut surprendre qu’à la condition de tenir pour valide cette idée que la Turquie serait une puissance régionale et en capacité de servir de juge de paix. Car malgré tous les atouts dont semble disposer la Turquie, comme ses bonnes relations avec le Hamas et la popularité dont bénéficie dans la région son Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, c’est bel et bien l’Egypte qui s’est retrouvée la plaque tournante des efforts diplomatiques ayant permis de trouver les termes d’un cessez-le-feu.
Ahmet Davutoglu, le malheureux ministre turc des Affaires étrangères, dont l’avion est généralement le premier à se poser dans une zone de tension, n’a joué qu’un rôle de simple figurant lors des derniers évènements. Sa visite à Gaza, le 20 novembre, est apparue trop tardive, et pour cause: elle avait lieu cinq jours après que Morsi avait envoyé le Premier ministre égyptien sur les lieux afin d’affirmer la solidarité de son pays avec le
peuple palestinien.
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