Reuters - il y a 2 heures 52 minutesPARIS (Reuters) -
Nicolas Sarkozy impose un "style nouveau" mais si le dialogue avec les grandes puissances passe par les Etats-Unis, il doit aussi se faire avec le reste du monde, déclare Jean-Pierre Raffarin.
"Il y a toujours une fierté de voir la France représentée au plus haut niveau, mais la photo de ce week-end doit être prolongée par d'autres, avec de nombreux autres chefs d'état", estime dans le Journal du dimanche l'ex-Premier ministre à propos du déjeuner du président français avec George W.Bush.
"Nicolas Sarkozy n'a jamais caché son intérêt personnel pour les Etats-Unis, l'affectif participe toujours au choix d'une terre de vacances", ajoute-t-il.
Pour Jean-Pierre Raffarin, "l'attitude libre, décomplexée et assumée, y compris à propos de l'argent" du chef de l'Etat "correspond à l'état d'esprit des Français."
"Toutefois, si le dialogue avec les grandes puissances passe évidemment par les Etats-Unis, il doit aussi se faire avec le reste du monde, notamment avec le Sud", dit-il.
"Nous avons des valeurs communes avec les Américains, mais soyons vigilants, notre message au monde est différent : la globalisation à l'américaine suppose un système unique, la mondialisation à l'européenne suppose un système multipolaire. Le monde doit entendre la voix française en Asie, dans le monde arabe et ailleurs", précise-t-il.
Invité à tirer le bilan des cent premiers jours de la nouvelle présidence, Jean-Pierre Raffarin estime que l'espoir des Français "n'est pas déçu" et que "les débuts sont prometteurs."
"Pour les premières réformes, le dosage entre concertation et conviction a été équilibré, la pratique institutionnelle innovante. Réformes, ouverture, Europe la majorité a déjà enregistré d'indéniables succès."