Haftarah de la parashah eqev: Isaïe 49 : 14-26 ; 50.1-11 ;51 : 1-3.
Notre texte, placé au milieu d´un discours de Dieu, est précédé d´un rappel de la mission universelle d´Israël, destiné à apporter la lumière et la liberté à l´humanité. Puis c´est l´annonce du retour à Sion car dit le début de la haftarah :
« Siôn ; L´Eternel m’a abandonnée. L´Eternel m’a oubliée. »
Isaïe 49 :14
« Voici, je t’ai gravé sur mes deux paumes, tes remparts contre moi, toujours. » Isaïe 49 :16
Ces paroles contiennent une consolation inépuisable pour ceux qui, à travers tous les temps, se sont érigés en défenseurs, en remparts de la Torah, pour empêcher qu´elle ne soit oubliée ou méconnue. Dieu n´a pas oublié son alliance avec Israël. Pour Israël, la Torah constitue la meilleure protection contre sa disparition. Ceux qui l´étudient et la mettent en pratique sont donc les meilleurs garants du caractère inaltérable de cette alliance.
« J’ai donné mon dos aux frappeurs, mes joues aux écorcheurs.
Je n’ai pas voilé mes faces des outrages et des crachats.
Le Souverain Seigneur Eternel m’aide, il m’aide; aussi je ne suis pas en outrage. Aussi, j’ai mis mes faces comme un silex; je sais que je n´aurai pas honte.
Mon justicier est proche. Qui se disputera contre moi ?
Nous nous tiendrons ensemble ! Qui est le maître de mon jugement ? Qu’il s’avance vers moi !
Voici, le Souverain Seigneur Eternel m’aide. Qui m’incriminera ? Voici, ils fanent tous comme un habit, la mite les mange. »
Isaïe 50 :6-9.
Isaïe nous parle clairement des persécutions subies par Israël. Isaïe les a subies dans sa propre chair.
A relire ces versets et bien d´autres passages, on ne peut s´empêcher de penser à la sombre période du moyen-âge et à méditer sur la dure condition du peuple juif.
Animé d´une confiance inébranlable en Dieu, Isaïe a subi les épreuves qui lui étaient imposées, qu´elles fussent d´ordre physique ou spirituelles. Les ennemis d´Israël voulant s´attaquer à la vérité que proclamait le prophète, ont utilisé des méthodes bien souvent remises en vigueur ; frapper les personnes, ou encore jeter le discrédit en forgeant des mensonges. On peut appeler cela l´enseignement du mépris.
« Regardez Abrahâm votre père, Sara qui vous a mis au monde: oui, unique je l’ai appelé, je l’ai béni, je l’ai multiplié. »
Isaïe 51 :2.
Ce rappel des origines lointaines d´Israël indique que nous ne devons pas désespérer des promesses divines. Abraham était seul, mais sa descendance spirituelle s´est multipliée. De même, Israël, seul au milieu des nations, finira par amener d´autres hommes à partager sa croyance en Dieu. D´autres part de même qu´Abraham et Sarah malgré leur grand âge, ont eu le bonheur d´avoir un fils, conformément aux promesses divines, de même Israël verra la fin de son long exil, quelles que soient les difficultés qu´il puisse rencontrer sur son chemin, et qui semblent aller à l´encontre de toutes les visions prophétiques.
Article inspiré des commentaires des Haftarot par le Grand Rabbin Alain Goldman.
Lecture recommandée: Léon Poliakov : Du Christ aux Juifs de cour. –Petite histoire de l´antisémitisme.
Shabbat shalom